Lorsqu’on a un curriculum vitae qui indique dans la rubrique diplôme : administrateur des postes, DESS en droit public et DESS en sciences politiques, cela s’appelle avoir une tête bien pleine et bien faite. Hier comme aujourd’hui. Au Cameroun des années 1970 comme dans celui des années 2000. Ce Cv là est celui de l’ancien ministre Abdoulaye Babalé. Du fait de la providence, des coups de pouce du destin et de l’histoire du Cameroun, sa vie se sera déroulée à la vitesse d’un météore avant de connaître une certaine éclipse.

Né à Maroua le 11juin 1945, le jeune Babalé ne perd pas de temps et enchaîne de bonnes années scolaires, du primaire au secondaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat D au lycée de Garoua en 1968. Il saute ensuite dans le premier avion, une bourse d’études en poche, pour atterrir en douceur à l’université de Toulouse en France. Deux années d’études parallèles plus tard, le voilà inspecteur des postes et diplômé en économie générale.

1970 est l’année de son retour au bercail. Assoiffé de connaissances, il va partager son temps entre le ministère des Postes et les amphithéâtres de l’université de Yaoundé. Sa persévérance est récompensée par l’obtention de ce DESS en droit auquel s’ajoute ce DESS en sciences politiques obtenu à la Sorbonne en France et le diplôme d’administrateur des postes.

Commence alors une ascension que rien ne semble pouvoir arrêter. 1977. Directeur des postes. 1979. Secrétaire général du ministère des Postes et télécommunications. Deux années plus tard, il va occuper les mêmes fonctions au ministère de la Fonction publique en lieu et place d’un certain Amadou Ah. Dans la foulée, il hérite de l’école des cadres de ‘Union nationale camerounaise (Unc) le parti unique à l’époque. Il y remplace Joseph Charles Doumba. Le 18 juin 1983, c’est le grand saut avec son entrée au gouvernement comme ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. H déménage en 1986 pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et technique (Mesrest). Il prend ses quartiers en 1988 dans ce qui devient le ministère de l’Enseignement supérieur, de l’informaque et de la recherche scientifique et technique (Mesirest).

Et comme tout a une fin sur cette terre des hommes Abdoulaye Babalé sort du gouvernement en 1990. Il s’en va alors cultiver son jardin, au propre comme au figuré dans ses activités agro-pastorales et consacre plus de temps à son docteur d’Etat d’épouse Djamdoudou et à leurs cinq enfants. Désormais, il ne quitte ses plantations et ses troupeaux que pour aller présider le conseil d’administration de l’institut de recherches agricoles pour le développement (Irad) où il se raconte qu’il règne en super Pdg. On l’aperçoit aussi au cours des meetings de son parti le Rdpc

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Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE