La vie du président de l’Union pour la République (Upr) se décline forcément en avant et après octobre 1992. Avant, il était un parfait inconnu sur la scène nationale. Après, sa carrière politique a pris son envol. Tout se joue à la veille de la très incertaine élection présidentielle d’octobre 1992. Antar Gassagay, candidat à la magistrature suprême sous la bannière du Pnp jette l’éponge et appelle ses militants à reporter leurs voix sur le candida président Paul Biya. Le pensionnaire du palais de l’Unité reconduit à l’arrachée n’oublie pas que les suffrages mobilisés par Anta ont également servis. Retour d’ascenseur Antar Gassagay entre au gouvernement comme secrétaire d’Etat à l’Administration territoriale chargé de l’administration pénitentiaire.

Style de l’homme, solidarité gouvernementale ou devoir d famille dans la majorité présidentielle? Le n° 2 du Minat joue la carte de la discrétion à l’excès. Il ne profite point de sa position de pouvoir pour faire éclore sa formation politique et l’implanter dans son improbable fief électoral de Mindif. Ce service minimum va se payer cash lors des élections de 1997. Le décompte des voix est sans appel. Les affidés du secrétaire d’Etat n’apportent plus grand-chose dans la cagnotte présidentielle. On n’en a plus besoin.

Antar Gassagay va quitter le gouvernement. Il tente alors de rebondir en deux temps. Il transforme d’abord le Pnp en Upr auquel se greffe un appareillage de micro-partis. Le président de l’Upr s’en va ensuite à la conquête des sièges de député-maire de Mindif lors du double scrutin municipal et législatif du 30 Juin 2002. Mais face aux listes Rdpc conduites par l’inoxydable Haman Tchiouto, Antar parvient juste à grapiller des suffrages qui lui permettront d’être conseiller municipal. Pas plus. Trop peu? II saute dans le premier train de la contestation aux lendemains de ce scrutin perdu : la dynamique du mémorandum du Grand-Nord où Antar Gassagay se présente comme l’un des leaders. Avant de se faire plus discret. Et comme s’il savait toujours sentir les bons coups, on le retrouve très actif dans les rangs da la coalition de l’opposition pour la reconstruction et la réconciliation du Cameroun qui veut déloger « l’homme lion » d’Etoudi. Illustration de la confiance qui règne certains leaders de l’opposition disent tenir leur camarade Antar à l’oeil. L’histoire aime se répéter.

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE