Même l’auditeur le plus assidu de toutes les chaînes de radio diffusées au Cameroun aura tout le mal du monde à reconnaître son timbre vocal. On a beau tourner tous les sens, farfouiller les archives sonores des personnalités du premier ban et même de l’arrière ban et même de l’arrière ban de la scène politique au Cameroun, les empreintes d’Ayang Luc sont rarissimes. Et ce n’est sûrement pas les occasions de se faire entendre qui auront manqué à cet ancien membre du conseil du gouvernement, cet ex-premier ministre et inamovible président du Conseil économie social.

Tout s’explique sans doute par la nature même de cet homme discret, secret et peu disert qui se dit lui-même « calme et casanier ». Peut-être aussi par son environnement socio-culturel. Car à un proche qui le questionna sur son silence permanent, Ayang Luc avec un sens de l’image eut cette réponse : « où avez-vous déjà vu un émissaire dans nos chefferies, se placer au milieu de la cour pour rendre compte d’une mission aux notables et aux sujets au lieu d’aller soumettre l’exclusivité de son rapport au chef à huis clos ? ».

Traduction : il n’ya qu’au président Paul Biya que le président Ayang Luc réserve la primeur de ses ménos, rapports et autres réflexions. Pour les journalistes et autres chasseurs de nouvelles « circulez y a rien à voir ». Il faut attendre les campagnes électorales dans le département du Mayo Danay pour voir Ayang Luc « mouiller sa gandoura » pour la cause de son parti politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Expansif ou pas. Prolixe ou non. Ayang Luc figure dans la Short List des hommes qui font le Cameroun en sa qualité de quatrième personnalité de la République.

C’est du reste à ce titre qu’il est régulièrement dépêché comme représentant personnel du président dans divers sommets de chefs d’Etat et de gouvernement à travers le monde. Si d’aventure sa fonction de président du conseil économique et social était le mont Everest de sa carrière administrative et politique il peut à coup sûr déjà remercier Dieu, la providence et les deux chefs d’Etat qui l’ont choisi parmi d’autres.

Depuis sa naissance en 1947 à Doukoula dans l’Arrondissement de Kar-Hay, il a entamé une ascension par petits par vers les cimes du pouvoir. Après des études primaires et secondaires à Doukoula et à Ngaoundéré, il obtient son baccalauréat au collège Mazenod en 1968. Le jeune bachelier doit alors effectuer le grand voyage de Yaoundé pour assouvir sa soif de connaissances

Si d’aventure sa fonction de président du Conseil économique et social était le mont Everest de sa carrière administrative et politique il peut à coup sûr déjà remercier Dieu, la providence et les deux chefs d’Etat qui l’ont choisi parmi d’autres.

Depuis sa naissance en 1947 à Doukoula dans l’Arrondissement de Kar-Hay, il a entamé une ascension par petits pas vers les cimes du pouvoir. Après des études primaires et secondaires à Doukoula et à Ngaoundéré, il obtient son baccalauréat au Collège Mazenod en 1968. Le jeune bachelier doit alors effectuer le grand voyage de Yaoundé pour assouvir sa soif de connaissances. Il s’en va alors user ses fonds de pantalon à l’université de Yaoundé. Quatre années académiques plus tard, une autre ligne s’ajoute à son Cv. Ayang Luc est licencié en droit et sciences économiques. Nous sommes en 1972. En ces années- là c’est plus que ce qu’on demande à beaucoup d’autres pour accéder à la prestigieuse Ecole nationale d’administration et de magistrature. Le licencié entre donc sur titre à l’ENAM pour en sortir administrateur civil en 1974. Son baptême de feu professionnel se fait dans l’antre du pouvoir au Secrétariat général de la présidence de la République où il est nommé en mars 1975 chef de service de la législation et de la réglementation à la division des Affaires administratives et.juridiques. Un peu plus d’une année plus tard, il va faire ses classes dans le commandement à Ngaoundéré comme premier adjoint préfectoral. Le 02 Mai 1978, le décret présidentiel tombe, Ayang Luc revient à Yaoundé pour s’asseoir pour de vrai à la table du pouvoir comme ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales. Son séjour gouvernemental s’achève par le sommet puisqu’il remplace à la primature en 1983, l’éphémère Premier ministre Maïgari Bello Bouba. Mais ce ne sera finalement aussi pour lui qu’une escale avant d’aller poser ses valises au Conseil économique et social. Pour un bail qui n’en finit pas.

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE