BANGOURAIN
Situé à quelques encablures de Jakiri (nord-ouest), l’arrondissement de Bangourain a mal à son potentiel infrastructurel : route, eau, électricité etc. En somme, tout ou presque reste à faire. Et pourtant, ce n’est pas le potentiel qui lui fait défaut : cohabitation harmonieuse des populations, agriculture, élevage, pêche et petit commerce en plein essor, implication des pouvoir publics. Des atouts à capitaliser pour des lendemains meilleurs, malgré la menace persistante des coupeurs de route.
Y aller
• Gare routière : départ de Foumban (face hôpital)
• Mode de transport : en « clando »ou pick- up.
• Coût du transport : 1 000 francs CFA à partir de Foumban
• Route non bitumée
• Hébergement : auberges
Coût de la nuitée : 1 000 à 2 000 francs CFA
Arrondissement depuis juillet 1993
Superficie : 974 km2
Population : 45 000 habitants.
Le voyageur qui arrive pour la première fois à Bangourain ne s’en rend pas compte. Ici, pas de plaque vous indiquant que vous êtes à destination. La gare routière et le marché se disputent le même espace, grouillant de vie le jour du marché (lundi) et pratiquement désert le reste de la semaine. Lorsqu’on est à Foumban, chef-lieu du département du Noun et qu’on veut se rendre à Bangourain, une précaution s’impose : se munir d’une couverture ou d’un grand foulard afin de se protéger de la poussière omniprésente sur cet axe non-bitumé long d’une quarantaine de kilomètres. Surtout si vous comptez parmi la quinzaine de passagers qui doivent faire le voyage à l’arrière de la pick up le véhicule de prédilection ici.
Pour le voyage, vous payez la somme de 1 000 frs. A la sortie de Foumban, les policiers assis à l’ombre d’un sapin, devant une maison en construction, attendent patiemment les chauffeurs leurs complices pour le « contrôle ». Premiers gros bourg, Koupa Matipi, sa mosquée et sa place du marché. Devant la barrière de pluie, un gendarme, fusil entre les jambes et suçant la canne à sucre. Viennent ensuite les villages Kouhouat et son marché, Bangambi, sa grande mosquée et sa banlieue peuplée, Massan et ses maisons blanches. A la sortie de Massam, vous entrez dans Manki Bangourain. Le cours d’eau Nanfoumba charrie ses eaux. Les populations alentour y lavent vêtements, moto et font provision en eau. Bangourain n’est plus alors qu’à un jet de pierre. Vous y débarquez à la place du marché, rouge de poussière pour ceux qui n’ont pas pris les précautions d’usage. Vous découvrez alors Bangourain, une ville paisible où les populations, malgré leur cosmopolitisme, vivent en Harmonie.
L’existence des structures actuelles comme le centre de santé, la sous-préfecture, la brigade de gendarmerie, le Lycée bilingue, la station d’eau Scanwater bien qu’en panne, l’électrification est un témoignage éloquent de la volonté de développement de Bangourain pour qui a connu cette ville il y a quelques années.
Le spectacle est saisissant et tout voyageur qui débarque à Bangourain ne peut s’empêcher de capter l’image. De très longs bambous de chine sont plantés aux abords de la majorité des domiciles et porteurs tant bien que mal le signe télé.
En bonne place parmi les attitudes des habitants de Bangourain, leur capacité à s’exprimer dans les deux langues officielles que sont le français et l’anglais. Une attitude qui s’explique par la proximité avec la province du Nord-Ouest. On n’insiste pas trop sur le respect des canons propres à chaque langue, mais c’est déjà çà que de sauter le pas sans crainte d’irriter les tympans des puristes.
Les populations du Noun ne savent plus vraiment à quel saint se vouer pour échapper au phénomène des coupeurs de route. La solution tient peut être en cette remarque d’un habitant de Bangourain :si sur une route vous faites 15 à 20 minutes , sans rencontrer un véhicule , arrêtez-vous et patienter jusqu’à ce que cet autre véhicule arrive. Il vous renseigne alors sur la situation. Pas si bête, mais reste que si vous êtes le premier à tomber dans une embuscade, vous aurez bien du mal à mettre en pratique cette parade.