CAMPO
Campo est une petite localité située à 77 km de Kribi, à 700m de Rio Campo( ville guinéenne), à 16 km du parc national de Campo Ma’an et à 12 km de l’ile de Dipikar.
Yaller
De Yaoundé : départ à Mvan pour kribi (3000F)
De Douala : départ au careffour « deux églises » pour kribi (2000F)
A partir de Kribi (route en terre de 75km)
Départ en face la gare routière (2500F)

Dormir et manger
La ville de Campo commence à se doter d’infrastructures d’hébergement. Les structures existantes sont des auberges de taille moyennes (2500 à 4000F la nuitée). La restauration présente des limites. Pour éviter d’être soumis à un jeûne forcé, la sagesse commande de prévoir un viatique.

Repères
1921 : Campo devient poste administratif
1927 : Son territoire est amputé de Ma’an, sous l’administration française
1959 : Erection en arrondissement
Superficie : 3500km2
Principaux clans : Iyassa, Mvae, Mabea, Magyeli (pygmée)

Le chiffre
L’arrondissement de Campo, qui partage une frontière fluviale de 60 kilomètres avec la Guinée-équatoriale, compte 19 chefferies de 3e degré. Elles sont coiffées par deux chefferies de 2e degré (les groupements Mvae et Iyassa).
Vieille unité administrative dont le retard de croissance contraste avec son passé glorieux, Campo fut un comptoir commercial et un point de contact pour l’administration coloniale. Depuis sa création en 1959, l’arrondissement peine à décoller et amène ses visiteurs à ne retenir de son présent que des images d’hier. Des vestiges rappelant son statut de poste administratif acquis en 1927. Mais depuis peu la situation change : à son rythme, la ville intègre l’habitat moderne, qui préfigure le plan directeur d’urbanisme en cours d’étude. Les perspectives d’avenir s’avèrent plus grande dans le domaine économique. Le développement de l’écotourisme autour du parc national de Campo-Ma’an, l’accroissement des échanges commerciaux avec la Guinée-équatoriale voisine et la construction annoncée du barrage hydroélectrique de Memve’ele constituent autant de facteurs qui font rêver les populations.
Une autre destination de valeur existe : le rocher du loup, à 32 kilomètres de Kribi. Ce rocher d’Elombo présente un côté effondré. A Ebodjé (trois kilomètres plus loin), se dresse un deuxième rocher. Sa présence semble expliquer l’ébrèchement du premier : les deux rochers bagarraient, pour une femme « renseigne un initié. La visite en profondeur des lieux nécessite une autorisation préalable des notabilités. Normal : là-bas, il est possible d’entendre chanter des cops invisibles…
Campo à bout de souffle
Depuis la fermeture de la frontière de la Guinée Equatoriale, la localité jadis bouillonnante d’activités tourne au ralenti.
Vous êtes sûrs que c’est Campo Beach ? our celui qui n’est jamais venu à Campo Beach, mais en a beaucoup entendu parler comme une ville très animée, le choc est grand. Avec ses boutiques fermées, ses rues vides, la localité a plus des allures de ville fantôme. « que recherchez-vous, il n’ y a plus rien ici », demande un jeune venu avant de marquer son étonnement quand nous lui apprenons que nous sommes venus en reportage. « « c’est une blague ou vous n’avez rien à faire à Yaoundé ? il n’ y a rien ici depuis que la frontière est fermée, il fallait venir avant, vous auriez vu pleins de trucs » Ici, touts les activités sont à présent au ralenti ou mortes.
Josy Ekube, alias « Poisson d’eau », gagnait son pain en faisant traverser hommes et biens de l’autre côté. Depuis le début de janvier, moment de la fermeture de la frontière entre le Cameroun et la Guinée Equatorial, il est orphelin de son milieu naturel et noie son oisiveté dans un verre de vin de palme. « Voilà un bateau de l’autre côté. La traversée pour la Guinée Equatorial, c’était 500 f par tête. Quand les choses allaient bien, avant midi en général, j’avais 10000 f, et je passais la pirogue à une autre personne pour se débrouiller aussi », explique-t-il. George B., conducteur de moto taxi avoue ne pas être complètement au point mort : »en mi-journée, on avait les 3000 f de recettes journalière du patron. A présent, c’et un miracle de aire 2000 f. pour cette journée, il est 15 heures et je n’ai même pas encore 1500f. » Conséquence selon le jeune homme, beaucoup de propriétaires ont préféré garder leurs motos chez eux, au lieu de gaspiller du carburant. De même, beaucoup de jeunes ont préféré aller continuer l’activité à Kribi.
Christian Bessebou, notable du village confie son mal de voir la localité mourir à petit feu. « avant, on ne dormait pas ici, le coin était très animé. C’est triste de voir ce contraste. Nous sommes pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté la frontière qui est fermée, et de l’autre, la route est en mauvais état. Pour joindre les deux bouts, une grande partie de la population s’est reconvertie dans les travaux champêtres. « Si vous regardez tout le long du chemin, vous verrez des champs, ce qu’il n’y avait pas avant. Si on ouvre pas vite la frontière, vous allez voir des choses », confie un brin hilare Bisso, chauffeur d’une ONG locale habitué de la région. C’est d’ailleurs le plus grand souhait des populations, afin que Campo retrouve son visage d’antan.

Comment se passe la vie à Campo Beach depuis la fermeture de la frontière avec la Guinée Equatoriale ?
Je vous assure que depuis ce moment, la vie est difficile ici. Toutes les activités sont arrêtées depuis quatre mois. Je ne sais même pas si je dois parler de ralenti. Nous n’avons plus de moyens pour tenir. Je ne vais pas dire que nous mourrons de fin, mais par exemple quand les frontières étaient ouvertes¸ nous pêchions du côté de la Guinée Equatoriale, car il y a beaucoup de poisson. Maintenant nous ne pouvons plus approcher de leurs côtés. Les activités primaires et commerciales comme la manutention sont complètement bloquées. Vous pouvez voir que les magasins et les boutiques sont fermés. Campo Beach regroupait beaucoup de populations qui venaient d’ailleurs, et qui arrivaient à trouver un travail ici. Il n’y a plus personne, ils sont tous partis. Certains se sont remis aux travaux champêtres principalement. Du côté de la pêche, c’est timide car il n’y a pas beaucoup de poisson de notre côté.

Vous avez complètement coupé les ponts avec les populations de la Guinée Equatoriale.
Nous continuons à communiquer, surtout par téléphone. On se pose mutuellement des questions pour savoir quand la frontière sera ouverte. En cas de maladie, ou de deuil d’une personne dont la famille se trouve de l’autre côté, nous demandons une autorisation aux autorités administratives locales, le sous-préfet en l’occurrence ici pour qu’ils permettent la traversée. Ceux de Rio Campo de l’autre côté de la frontière font de même. Dans ce cas, une pirogue amène le malade ou le corps. Nous sommes comme une seule personne, on ne peut pas s’ignorer. Certains ont de la famille de l’autre côté, et vice versa. Par exemple, le chef d’Edjabe le premier village de l’autre côté de la frontière est notre cousin direct. Il a fait ses études primaires ici avant d’aller continuer en Guinée Equatoriale. Donc les liens restent.

Quels échos avez-vous de l’autre côté de la frontière ?
La situation est aussi mauvaise de l’autre côté qu’ici, sinon pire. Nous leurs fournissons de la nourriture comme le couscous, le bâton de manioc etc. tout est bloqué et ils ne reçoivent plus rien également. Nous avons appris qu’une tomate se vend à présent à environ 500f, alors qu’avant la tomate coûtait autour de 200f. Eux aussi pleurent. Vivement que la frontière soit vite rouverte, pour le bien des populations des deux côtés.
Contrairement aux eaux de la mer de la région de Kribi, celles de Campo sont assez sombres, en raison du mélange avec les eaux du fleuve Ntem, dont l’embouchure se situe à l’extrémité sud de la ville. A voir dans les environs : la réserve éponyme. La faune et la flore de Campo, de même que celles des îles de Dipikar et de Madiogo, sont malheureusement menaces en raison de l’exploitation forestière intensive depuis de nombreuses années. La réserve de Campo Ma’an est donc le moyen de préserver, autant que faire se peut, la richesse naturelle de la région. Le parc national de Campo Ma’an. Localisée dans la province du sud, à proximité de la ville de Campo, la réserve de Campo Ma’an, d’une superficie de 260 000ha environ, a été érigée en parc national en 2000. L’un des objectifs visés est la protection de la diversité biologique de la forêt littoral contre les dégâts de la déforestation et ceux que pourrait engendrer la construction du pipe-line Tchad-Cameroun.