DIBOMBARI

Y aller
– Douala, du Rond-point Deido ou de Bonabéri à Bomono
Gare : 500 F
A partir de Bomono Gare : 300 F
– Taxis, clandos
– Route non butimée (Bomono gare – Dibombari)
– Longueur du trajet : 30 Km
– Structure d’accueil : deux auberges
– Nuitée : 5 000 F Cfa négociables.
– Date de création : 1960, subséquemment à l’arrêté n°159 de 1956
– Population : 60 000 habitants
– Principaux groupes ethniques : Pongo, Bakoko
Ce fut l’une des premières unités administratives du Cameroun. Les sociétés industrielles s’y succédèrent. La plus connue et encore présente, la société camerounaise des palmeraies (Socapalm). Pourtant, la route menant au chef-lieu d’arrondissement n’a que du sable à perte de vue. Que s’est-il donc passé pour qu’après près de 50 ans, Dibombari ne soit qu’un pâle reflet du développement ?

Quel beau bitume ! On est à Bomono, en route pour Dibombari centre, plus exactement BWelelo. Les palmiers offrent un visage touristique au trajet. Et puis on arrive à Bomono Gare, toujours en route pour Bwelelo. Et là, au revoir le bitume, bonjour à 7 Km de sable, sur une route serpentant. La végétation est rousse par endroits, le soleil ne blague pas. Au bout de ces sept interminables kilomètres, le chemin étant maître de véhicule, cahin-caha, mais sans trop d’encombres on arrive.
Histoire et toponymie
Dibombari, en langue Pongo, qui signifie ‘‘voilà le paquet lié’’. Le paquet lié, c’est les Pongo, auparavant essaimés en brousse, réunis sous ordre colonial pour être mieux gérés.
Près de cinquante ans après son érection en tant qu’unité administrative, l’arrondissement de Dibombari n’a de développement que la route nationale N°5, à la quelle n’est même pas relié le chef-lieu Bwelelo. BWelelo, cette bourgade, Dibombari intérieur, vu l’embranchement que l’on prend pour s’enfoncer quelque peu dans la broussaille.
Et pourtant, arrivé sur place, l’endroit est tellement beau, tellement tranquille, tellement colonial. Témoin, la bâtisse allemande qui sert encore de sous-préfecture. Tellement moderne aussi, un bureau des Postes et Télécommunications y est ouvert. Tellement termé pourtant, les étrangers y sont rares. Sur place, ce sont les Pongo. Les Bakoko, retranchés encore plus à l’intérieur des terres, ne sont pas très visibles. Bwelelo s’apparente, avec ses maisons en brique, certaines en planches, à un quartier de douala, avec le goudron en moins. Les journées, les autochtones les passent, pour certains, dans les plantations de palmier à huile, pour d’autres dans les champs de manioc. Les désœuvrés sont assis au bar ou sur les vérandas des maisons à bavarder. Du véritable farniente en somme !
Cependant, tout n’est pas que rose à Dibombari. Plutôt noir même parfois avec les incessantes coupures d’électricité. Sec avec les problèmes d’eau. Le marché, aux allures antédiluviennes, est quasiment impraticable en raison de pluies. Et le plus grave pour les populations, c’est l’état des sept kilomètres de route, sans bitume, qui se dégrade très vite, étant donné la qualité du sol sablonneux.
Pourtant, Dibombari avait tout pour être un fleuron du développement, l’une des premières unités administratives du pays, la première grande ferme d’Afrique Centrale, la Socaplam, comme le dit avec fierté un autochtone. Côté éducation, sur lequel personne ne s’est d’ailleurs plaint, il y a même une école technique d’agriculture, un collège privé technique. Plusieurs projets sont en chantier, plus suivis par la chefferie que par la municipalité : la construction d’une école internationale de football, celle d’une bibliothèque royale…

C’est vrai qu’on parle de chose et d’autres, qu’au comble de l’ennui, on va rendre visite à quelque parents à Douala, il y a même quelques bars ouverts, ainsi qu’une célèbre brasserie qui vend le litre de bière à 250 F, mais l’endroit est calme. Pas de salle de cinéma, pas de maison communautaire, aucune activité ludique dans les environs.
Et puis vient le week-end. Mais là, il faut attendre Dibombari by night ; seulement le samedi tout de même, parce que dimanche, il faut préparer le retour aux plantations. Les stars de cette soirée là sont deux. Deux bars dans lesquels se concentre toute la java de Dibombari. Presque des boîtes de nuit. On boit de la bière, des boissons non alcoollisées, même du vin de palme, spécialité du coin. On danse, pas que de l’Essewè ou quelque autre contorsion traditionnelle Sawa. On y trouve toutes les variétés, mais, le chauvinisme aidant, surtout du makossa. Même si certains affirment qu’il y a aussi du coupé décalé. Le samedi soir à Bwelelo, c’est un peu le bal du coin. Et qui dit bal dit drague. C’est l’occasion de faire aboutir les ‘‘affaires’’ avec telle ou telle autre demoiselle. Surtout que le jardin municipal n’est pas loin pour des transactions au calme.

Quand a fini d’avaler les sept kilomètres de sable qui séparent Bomono Gare du centre de Dibombari, Bwelelo comme l’appellent les autochtones, après une verdure pas franchement spectaculaire, on s’attend à trouver une ville quelconque. Mais … Oh stupeur : Il y a un jardin public à Dibombari. Oui, un jardin public. Un grand espace vert. Avec des bancs blancs, de grands arbres, des épicéas peut-être. Une herbe terriblement fraîche malgré le soleil aux rayons intolérants. Surtout qu’on ne voit nul arrosoir dans les alentours, et même que les habitants se plaignent du problème d’eau. Une herbe coupée un peu comme un gazon de stade, et le jardin public de Dibombari a justement les dimensions de ces petits espaces de foot de quartier. Le jardin se situe juste devant la mairie. Avec le château d’eau en arrière plan du tableau. Presque une carte postale, si le siège municipal avait autre chose que des austères couleurs blanche et bleu-gris. N’empêche, l’endroit vaut le détour.
Le jardin municipal, oui, parce que c’est la mairie qui l’a offert aux populations, et aussi à elle-même, pour égayer la grisaille de son environnement et s’assurer que tous ceux qui arriveront dans la ville jureront avoir vu la mairie. Le soleil de Dibombari est l’un des plus exécrables du Littoral. Et quoi de mieux que cette douce verdure, avec ses arbres aux longs bras. Quoi de mieux que ce lieu paisible, en accord parfait avec l’ambiance farniente du coin.

Théodore Totto Bekombo, chef supérieur de 1er degré du canton Pongo
D’abord nous ne sommes toujours pas reliés à la route nationale N°5, ce qui devrait l’être dans le cadre du plan de développement national qui a été décidé. Nous avons connu un essor lié à la présence ici de la première société agro-industrielle, la Sofinol et avec sa fermeture, l’arrondissement à un peu sombré. La solution s’inscrit dans un cadre qui intègre à la fois des pouvoirs publics. Dibombari se situe donc dans la logique d’un développement qui se fait attendre. Le plus en vue reste que cet arrondissement soit relié à la nationale N°5 dans les plus brefs délais. Aussi, tout récemment, nous avons procédé à la pose de la première pierre de l’école internationale de football de l’arrondissement de Dibombari. Nous intervenons dans le cadre d’une concertation avec les chefs locaux pour déjà voir, au niveau de l’arrondissement, les voies qui permettront plus tard de relier l’université, à Mankoulang ? à certaines zones développées de l’arrondissement. Nous menons une réflexion d’ensemble afin de savoir quels bénéfices nous pourrons tirer de l’arrivée de cette université et de l’implantation de l’école de football, d’autres infrastructures sont à venir, la création d’une bibliothèque royale d’ici la fin de l’année, et le Cetic, dont l’arrêté de création est effectif depuis le mois d’avril 2006.
Située à sept kilomètre de l’axe principal traversant la région, cette cité vieille d’un demi-siècle, est l’une des plus anciennes unités administratives du pays.
L’enclavement n’est pas uniquement géographique. Il se vit également sur le plan humain. A la différence de Souza par exemple, la localité ne brille pas par son cosmopolitisme. Les étrangers se comptent à peine sur les doigts d’une main, sans que l’on ne sache si cela résulte du repli sur soi. Quoiqu’il en soit, les ethnies Pongo et Bakoko s’efforcent de vivre cette intelligence.
Ici comme dans d’autres localités voisines, le palmier à huile est roi, avec surtout des plantations villageoises. On ne saurait également oublier le manioc qui fait vivre de nombreuses femmes qui se sont fait uns spécialité dans la confection du ‘‘mondo’’, le fameux bâton de manioc d’une élasticité exceptionnelle, qui accompagne un plat de ndolé ou de poisson braisé.
La société camerounaise de palmerais traverse une mauvaise passe. C’est un communiqué de presse du Conseil d’Administration de cette société qui l’annonce. L’on y apprend que le principal producteur de l »huile de palme a vu son chiffre d’affaires baisser de près de 35% au courant de l’année 2009, les stocks de la SOCAPALM ont augmenté de 55% par rapport à la même période en 2008. Même si les responsables de la société camerounaise de palmerais sont confiants quand à l’écoulement total de ce stock avant la fin d’année 2009, reste que le chiffre d’affaires annuel sera de 35 milliards Fcfa, bien en dessous des 38 milliards obtenus l’année dernière.
L’instance dirigeante de la SOCAPALM justifie cette contre performance par la baisse de la demande provenant de ses principaux clients que sont les savonneries et autres huileries en activité au Cameroun et même dans la sous-région Afrique Centrale. La SOCAPALM n’a donc pas été beaucoup sollicitée en 2009 par les principaux producteurs de savon et autres huiles raffinées. Un constat confirmé par un membre de l’association des transporteurs et producteurs d’huile de palme (ATPO). « Je puis vous assurer qu’aucune huilerie n’a fonctionné cette à plus de 60% de ses capacités habituelles. Le secteur a aussi été frappé de plein fouet par la crise économique mondiale. Voilà qui peut expliquer la baisse des premières commandes de la matière première chez les producteurs d’huile de palme… », explique un cadre de SAFCAM. Pour mieux illustrer son propos, cette source indique que la société africaine et forestière agricole (SAFCAM), autre producteur d’huile de palme, a vu son chiffre d’affaires au premier semestre 2009 baissé de 10,5% par rapport au premier semestre 2008.
« Par le passé, la SOCAALM privilégiait ses propres unités de transformation au détriment de certains gros transformateurs. Toute chose qui mettait à mal ces savonneries. Et certaines de ses sociétés, pour éviter la surenchère de la SOCAPALM ont préféré importer directement la matière première de l’Asie… », explique un cadre du Complexe chimique de l’Ouest (CCO) joint au téléphone par le Messager.Vu sous cet angle, le principal producteur d’huile de palme paierait ainsi le prix de son attitude vis-à-vis des savonneries. La contreperformance de la SOCAMAPLM arrive au moment où l’on pouvait déjà s’attendre aux retombées de son entrée en bourse à la Douala Stock Exchange (DSX).
Le 22 janvier, la SOCAPALM avait lancé un appel public à l’épargne d’un montant de 15 milliards de Fcfa. L’objectif de l’opération était d’obtenir les ressources financières à long terme pour financer partiellement son programme d’investissements essentiellement industriels d’environ 30 milliards sur la période 2009/2014, et réduire son endettement à long terme. Une opération bouclée avec succès. L’on espère que la SOCAPALM va bénéficier très rapidement des retombées de la reprise de l’économie mondiale, au grand bonheur des investisseurs détenteurs des actions SOCAPALM à la DSX.
La SOCAPALM est le premier producteur d’huile de palme du Cameroun. Elle regroupe cinq plantations de palmier à huile situées dans les provinces du Littoral, du Sud et du Centre. Grâce à ses quatre huileries, la SOCAPALM est le plus gros producteur du Cameroun avec environ 42% du marché de l’huile brute. Sa filiale, la SPFS, détient environ 24% du marché de l’oléine (huile raffinée) camerounais.