DIZANGUE
Lac Ossa
A 18 km vers Dizangué, c’est en réalité un jeu de nombreux petits lacs créés par le bras mort du fleuve Sanaga et dont la richesse en ressources halieutiques est importante. Tout autour se dressent de grandes plantatvillage de pêcheurs, et la mission catholique de Marienberg, berceau du catholicisme au Cameroun, représentent des haltes intéressantes sur la route comme le vieux pont allemand, monument historique du XIX» siècle construit en fonte métallique que l’on peut observer à l’entrée de la ville.

Y aller
A partir de la gare routière d’Edéa
Route non bitumée
Distance : 13km
Coût du transport : 600 FCfa
Structure d’accueil : Deux auberges et le club Ossa
Coût de la nuitée : De 4000 à 5000 FCFa

Repères
Arrondissement 15 mai 1965
Population 30 000 habitants
Superficie 541km2
Principaux groupes ethniques : Ndonga, Yakalag, Malimba et Pongo. Originaires des autres régions du Cameroun et d’Afrique, majoritaires.

Dizangué. Passage obligé pour les négoces du sel et du palmiste avant l’indépendance, situé à un jet de pierre d’Edéa. Malgré son histoire et les agro-industries qu’il abrite depuis plus d’un demi-siècle, cet arrondissement semble faire du sur place. Il tarde à décoller, n’encourageant pas ainsi à y séjourner. Ce qui, bien entendu, n’éveille point l’intérêt ou la curiosité de ceux qui aimeraient bien y aller, pour découvrir ses sites touristiques merveilleux, après seulement 13 kilomètres de route, depuis le chef du département de la Sanaga Maritime.
On y arrive en traversant un pont. Une plaque fixée sur celui-ci signale d’ores et déjà la présence du Lac Ossa. Tout au long du parcours, entre Edéa et Dizangué, alternent, broussaille et Sanaga. Ce grand fleuve borde, sur 8 kilomètres, la route non bitumée qui est assez souvent réhabilitée par l’Etat. A première vue le quartier Beach n’offre rien d’attrayant. Si l’on n’excepte quelques vieilles bâtisses, la belle Mairie, une maison à un niveau en construction. Et un petit hangar, où l’on ne peut acheter que des mets de pistaches et d’arachide, servis avec des bâtons de manioc. Car à Dizangué, le grand marché périodique ne se tient que le dimanche. L’engouement et la passion des populations pour l’agriculture sont la chose la moins partagée. La pêche dans le Lac Ossa et la Sanaga, l’emploi dans les agro-industries occupent la majeure partie des habitants du coin. Il faut par conséquent se rendre à Edéa pour avoir du manioc, du macabo, du plantain. « On ne réussit pas à satisfaire la demande locale en produits agricoles, relèves le sous-préfet Benjamin Mboutou, qui précise par ailleurs qu’avec la déforestation, il n’ ya plus de gros gibiers. Les éléphants se sont retirés et Mouanko et Malimba.
Terre d’asile pendant le maquis, Dizangué est aujourd’hui une ville d’accueil. La population locale est active dans la pêche. A cette population-là, s’ajoute la main d’œuvre des autres provinces du Cameroun et de différents pays africains. Du coup, la localité est devenue cosmopolite et pluriculturelle. Ces déplacés pou emploi et parfois pour loisirs cohabitent avec les autochtones dans les villages et les campements (km3, km6, km11, Holland, V1, V2, V3, V5, Mbongo, Pitti Dibamba, Mbambou, Beach… Des campements construits par la SAFACAM (Société Africaine Forestière et Agricole) et la SOCAPALM (Société Camerounaise des Palmerais). Les aborigènes se répartissent en deux cantons. Les Yakalag au sud et les Ndonga au Nord. La circulation n’est que piétonne ou cycliste. Les mototaxis restent le moyen de transport le plus utilité.
D’un point de vue couramment partagé ici, Dizangué n’a pas évolué au même rythme que les autres cités coloniales similaires depuis l’arrivée de Monsieur Douglas, propriétaire minier à Berlin, en Allemagne. Il acquiert en 1987, par le truchement de la maison Woermann, 4000 hectares d’une forêt située sur la rive de la Sanaga, à la hauteur de l’île de Dibongo. C’est vers 1922 qu’arrive le Français Chamaulte Henri, Sénateur et député qui a remporté des trophées de chasse. Il se met au service de Dizangué qu’il développe en y introduisant des plantations d’hévéa et des palmeraies. Il réalise un pont à l’entrée de la ville. Durant le maquis, il instaure l’autodéfense pour un meilleur contrôle des « réfugiés ». Ses armes seront rétrocédées plus tard à l’armée camerounaise. Malade en France, il choisira de se faire inhumer dans sa région idyllique du Cameroun, où il meurt le 30 décembre 1957.
Dizangué dépendra de l’arrondissement d’Edéa jusqu’au 24 mai 1965. Avec la création de la commune de la Dibamba en avril 2007, le territoire de Diezangue pourrait subir quelques modifications. Son développement est au centre des préoccupations. Des établissements scolaires sont créés, l’eau et l’électricité atteignent progressivement la zone rurale. Dans le domaine de la santé, l’hôpital d’arrondissement, les centres de santé intégrés, les centres médicaux appartenant aux agro-industries et à la fondation médicale adlucem, s’occupent des malades. Tout en réfléchissant sur le combat à mener contre les « mout mout », ces nombreux moustiques à la piqûre irritante. Leurs larves vivent dans les eaux courantes et propagent l’onchocercose. « Les combattre reste un problème pour tout le département de la Sanaga Maritime. Il ne peut être résolu par le seule commune de Dizangué. Nous nous concertons et avons lancé la réflexion avec le gouvernement », précise le Maire Samuel Bikoe.
Dizangué n’est ni une ville, ni une campagne. Cette ville n’a pas de boîtes de nuit, de grandes boutiques ou de buildings, alors qu’elle a le privilège de disposer d’un réseau téléphonique et de l’électricité. C’est un véritable pôle économique. SAFACAM a un titre foncier sur la localité. C’est ainsi que les terres de Beach (quartier administratif) ont été rétrocédées à travers l’Etat. La plupart des villages comprennent des campements de la SAFACAM auxquels s’ajoutent Mbongo et Mbamou qui abritent la plus grande partie des plantations de la SOCAPALM. On peut donc parler de l’évolution en terme économique.
Dizangué a deux sociétés agro-industrielles de haut rang depuis plus d’une trentaine d’années a beaucoup régressé. Il est pourtant la capitale de l’hévéa en Afrique centrale depuis l’arrivée des allemands. Le Français Henri Chamaulte qui s’installe chez nous en 1922-23 continuera l’œuvre de ces derniers jusqu’à sa mort. Mais notre commune ne gagne pas grand-chose sur le chiffre d’affaires des deux agro-industries qu’elle abrite, estimé à plus de 19 milliards de Fcfa. Nous espérons qu’avec la décentralisation, les choses vont s’améliorer. Les richesses de Dizangué, ajoutées à sa proximité avec Douala, la capitale économique (60 km) Edéa capitale industrielle (13 km) et Kribi la cité balnéaire (120 km) sont des atouts très importants.
Nous allons d’abord exploiter le Lac Ossa qui regorge des crocodiles, des caïmans, des lamantins, de nombreuses espèces animales et végétales.
Entourée d’eau, notre unité administrative manque d’eau potable, tout comme elle compte des villages non électrifiés alors qu’il est à 13km du barrage d’Edéa.
L’arrondissement de Dizangué dispose de richesses naturelles dont l’exploitation peut permettre de développer l’économie et le tourisme de la localité.
Des richesses fruits de l’eau (les fleuves Sanaga, Dibamba, Mbongo et le Lac Ossa, des vastes plantations occupant 8000 hectares de terre auxquelles s’ajoutent des palmeraies réalisées par certaines élites.
Les réalisations de l’institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) constituent une autre fierté de Dizangué : cet organisme gouvernemental abrite en effet à Pitti-Dibamba, un programme national de recherche sur le palmier à huile (PNRH).
Recensé au premier rang de ses atouts, le Lac Ossa est appelé à donner tôt ou tard, plus de poids au potentiel touristique de cette ville gâtée par la providence.
Il est difficile de dire avec exactitude l’origine du nom Dizangué. Pour les populations Ndonga, il désignerait les petites crevettes qu’on pêche dans la Sanaga, « Medjanga », dont le pluriel est « lidjenga ». Faux, rétorquent les Malimba. Pour eux, la localité porte le nom de leur ancêtre appelé Njanga, et qui fut le premier occupant des lieux.