Certains oracles politiques en font une des figures en devenir et de l’avenir de l’Extrême-Nord. En février 2004 à Makary dans le Logone et Chari, ceux qui connaissaient le scientifique émérite ont découvert l’homme politique. C’était à la faveur d’un mi populaire de remerciements au président Paul Biya pour la nomination du docteur Ali Madi au poste de secrétaire général du ministère de l’Environnement et des forêts. Cette promotion l’a fait sortir de sa réserve qui confine à la timidité, l’a propulsé au devant de la scène.

Avant ce décret qui a changé sa vie, très peu de gens pouvaient coller un nom au visage de cet homme sorti du milieu de la recherche et de l’enseignement. Mais quand on prend la peine de parcourir le C de cet ingénieur agroéconomiste environnementaliste de 45 ans, on se fait à l’idée que cette ascension n’est pas déméritée. Son parcours force même respect. Après une scolarité sans histoire dans son Makary natal et aux lycées de Kousseri et de Maroua, Ali Madi obtient son baccalauréat en 1981. Ce parchemin en poche, il brave avec succès le concours d’entrée à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (Ensa). De 1982 à 1987, 11 survole la formation en se classant à chaque fois premier de sa promotion. Au bout du cursus, il est ingénieur agronome option économie et vulgarisation.

Pour ce boulimique de la connaissance cela ne suffit pas. Il s’en va à une autre Ensa. Celle de Montpellier de 1988 à 1994. Son séjour est sanctionné par un diplôme d’agronomie approfondie option gestion et technique de décision complété par un Dea en économie de développement agricole, agroalimentaire et rural et un doctorat en sciences économiques.

Muni de cet impressionnant bagage, il rentre au bercail et atterrit à Maroua où il assure la coordination scientifique du Centre d’environnement pour le développement du Cameroun (Cedc) de 1993 à 1996. Il va prendre du galon une année après puisqu’il est nommé chef d’antenne de l’université de Dschang à Maroua puis coordinateur du Cedc de 1997 à 2003. C’est de ce tremplin qu’il atterrit au secrétariat général du Minef le 14 mars 2003. Cheville ouvrière d’un des ministères à problèmes et à gros enjeux économiques et écologiques, trouvera-t-il du temps pour continuer à signer des publications dans des revues scientifiques et surtout pour dispenser les cours à l’université de Dschang où il fait partie du corps enseignant depuis 1987?

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE