EBONE

A Ebonè, bourgade située à une dizaine de kilomètres de Nkongsamba et à 120 Km de Douala, ils vous le diront tous : Isaac Mbella Essenguè n’avait jamais vécu au village. Fils du pasteur Jean Calvin Ewanè Essenguè, né le 24 octobre 1961 et décédé le 21 Août dernier des suites de maladie à l’hôpital général de Yaoundé. Comme, avant lui, son aîné Sebe Njoh, un ancien de la Radiodiffusion du Cameroun, l’ancêtre de la Crtv. Il manquera surtout à ces jeunes, nombreux, pour qui il était une source d’espoir. Dans l’arrondissement de Nlonako, où l’on parle invariablement le Dula et la Bakaka, la situation des jeunes est en effet qualifiée de désespérée.
Particulièrement depuis la dépréciation des prix du café sur le marché. « Nous continuons à déployer d’immenses efforts pour envoyer nos enfants à l’école, mais ils finissement par revenir au village, faute d’emploi, et redevenir une charge pour les pauvres parents », déclare Gaston Ebellè, qui se considère comme « un des doyens d’Ebonè ».
Il parle avec passion de l’époque glorieuse de la caféiculture, des usines d’égrenage, aujourd’hui en ruine, de l’aisance financière et matérielle des cultivateurs, pour finir par regretter qu’Ebonè, en dépit de sa transformation en chef-lieu d’arrondissement, ne soit plus un des pôles éco nomique de la province du Littoral.
Ebonè, située sur la route menant à Yabassi en passant par Loum, est certes fier de ses élites, grâce à qui les populations disposent aujourd’hui d’une adduction d’eau, d’un lycée, d’une brigade de ‘gendarmerie ou encore l’un district de santé. Mais la bourgade reste nostalgique de son lustre d’antan. Moyennant quoi, l’arrondissement vote majoritairement Rdpc, «selon les consignes des élites». La région a pourtant manifesté quelque velléités opposition, du temps du Mouvement pour la démocratie et le progrès (Mdp), mais, indique Gaston Ebellè, « il n’y a plus d’opposition à Ebonè depuis la mort de son leader, Samuel Eboua, natif de Nkongsamba». L’homme insiste néanmoins pour préciser que «les jeunes sont désemparés, sans avenir ici».
L’entretien, du reste convivial et auquel prennent part une demi-douzaine de personnes, aurait pu s’éterniser, n’eut été l’intrusion d’un jeune homme, la quarantaine, qui s’énerve de ce qu’on veuille donner une image négative à son terroir. Ici, on cultive visiblement la phobie de l’autorité de l’Etat. «Nous ne voulons pas de problèmes à Ebonè. Il ne faut pas que les gouvernants pensent que nous voulons nous soulever. Ne retenez surtout rien de négatif, et, surtout, n’écrivez rien de tout ce que vous avez entendu», menace-t-il. Nous ne le ferons donc pas…
Ressources humaines
Robert MBELLA MBAPPE, Ancien Ministre ;
MANON Christol Georges Directeur Général MAGZI ;
MBELLA MBELLA Lejeune, Ambassadeur du Cameroun en France ;
Madame BAYECK née WONDJA EBWELLE, Inspecteur Général au Ministère du Tourisme ;
Madame EPOUBE Lydienne, Député