La formation du prix du pétrole
Le litre de super, à l’intérieur de la Sonara, coûte 335,25 Fcfa, le pétrole lampant 380,62 Fcfa pour le Gasoil. Des lors qu’ils engagent la sortie d’usine, les produits doivent franchir plusieurs postes d’imposition, qui vont des droits de douane au soutien remboursement Etat au consommateur, en passant par la TVA sur cabotage. Les droits de douane qui s’élève à 33,53 Fcfa et la TVA qui est de 70,99 Fcfa, se justifient, selon la Csph, par la provenance des produits pétroliers, et les bénéfices induits par l’activité économique qui se développe autour des hydrocarbures. L’ajustement économique, taxe qui prend en compte les coûts du transport engagés par un opérateur du point d’achat depuis l’extérieur du pays pour le Cameroun, est calculé sur la base des prix pratiqués dans les ports d’Europe de l’Ouest. Cette taxe qui est de 50,29 Fcfa, permet au transporteur de rentrer dans ses frais.
La même opération se répète pour le cabotage calculé entre Limbé et Douala, et taxé à hauteur de 7,92 Fcfa, auxquels il faut ajouter 1,52 Fcfa de TVA sur cabotage. Ainsi, entre l’usine et les cuves de la société de dépôts pétroliers (Scdp), les prix connaissent une croissance de 50 Fcfa en moyenne. Au dépôt de la Scdp à Douala, les redevances portuaires, la Tva sur lesdits redevances, le passage dépôt et la TVA qui l’accompagne, le fonds de lutte contre la fraude, et la péréquation transport rentrent en scène. Au port autonome de Douala (Pad), la location des installations portuaires est frappée d’une taxe qui s’élève a 2,38 Fcfa pour le super, 2,56 Fcfa pour le pétrole lampant, et 2,72 Fcfa pour le gasoil, et à laquelle il faut ajouter la TVA. L’entretien des cuves de la Scdp et le stockage des produits pétroliers bénéficie d’une indexation de 11,09 Fcfa à laquelle il faut ajouter la TVA sur passage dépôt.
Pour lutter contre la fraude dans les zones frontalières et notamment le phénomène du carburant frelaté, assurer la modernisation des équipements et des installations de la Scdp, un fonds de lutte contre la fraude reçoit 0,27 Fcfa du Super, 1,87 Fcfa du pétrole, et 0,16 Fcfa du gasoil. Afin d’assurer une distribution optimale des produits pétroliers des grandes villes vers les coins reculés, la Csph bénéficie d’une taxe qui prend en compte le coût additionnel du transport (la péréquation transport). Cette taxe qui s’élève à 41 Fcfa pour le super et a 4O Fcfa pour le gasoil permet ainsi aux populations des régions éloignées, d’accéder aux produits pétroliers.
Le dernier tournant des taxes bénéficie aux marketers, à qui l’on accorde des frais généraux, des frais financiers, des taxes liées au coulage, au bénéfice, à l’amortissement et à l’entretien, à la livraisan-ville et à la TVA sur la livraison-ville. Ces différentes taxes prennent en compte l’achat la distribution et le convoi. Elles permettent à ces revendeurs d’assurer l’entretien de leurs fosses de stockage, des véhicules de transport des produits et d’amortir l’investissement consenti dans l’acquisition du matériel roulant. Comme à toutes les étapes, le cumul de ces taxes plafonne à 65 Fcfa. A ces taxes et impôts, il faut ajouter sur distribution et la marge revendeur. L’impôt le plus élevé est la taxe spéciale par l’Etat. Cet impôt discrétionnaire ne concerne que le super (120 Fcfa) et le gasoil (65 Fcfa). Ainsi, un litre de super subit une imposition 235,95 Fcfa, 127,56 Fcfa pour le pétrole, et 190,95 Fcfa pour le gasoil. Ce qui donne un prix à la pompe de 569 Fcfa, 350 Fcfa et 520 Fcfa pour les trois produits respectifs. Grâce au soutien consommateur, l’Etat subventionne à hauteur de 184,85 Fcfa le litre de super, 310,96 Fcfa le litre de pétrole lampant et 217,62 Fcfa le gasoil. Soit au total, 22 postes d’indexation de la sortie de l’usine à la pompe.