Un décret du chef de l’Etat signé le 29 mars dernier réorganise cette structure.

Sur les 42 articles qui constituent le décret de 2005 organisant le Fonds routier, 20 ont été substantiellement modifiés. C’est à la faveur d’un décret signé jeudi dernier par le président de la République, Paul Biya. « Un texte significativement profond », de l’avis de Samuel Donatien Nengue, administrateur du Fonds routier. Ces ajustements permettent de mieux encadrer les activités du Fonds, de les conformer aux lois et règlements et de renforcer les missions de cet établissement public administratif.

Le renforcement des tutelles

A la faveur de ce décret, le Fonds routier a désormais deux tutelles : une financière, assurée par le ministère des Finances, et une autre technique, gérée par le ministère en charge des routes. En l’occurrence, le ministère des Travaux Publics.
« Le Fonds constitue une exception en matière de dépenses publiques au Cameroun. Il est une excroissance du Trésor public, allégée des contraintes habituelles parce que nous n’avons pas d’agent comptable ou de contrôleur financier comme partout ailleurs. Mais, 83% des ressources que le fonds gère appartiennent au ministère en charge des routes », explique l’administrateur.

Des procédures plus souples

Désormais, la dose de travail est gérée en régie. L’objectif étant d’introduire une souplesse de nature à alléger les procédures et pousser le fonds vers plus d’efficacité en matière d’intervention d’urgence (article 26, alinéa 2).

La décentralisation

Dans l’article 7 de ce décret, la décentralisation en cours au Cameroun est prise en compte. « Les délégués du gouvernement, les maires ou les présidents de régions sont des ordonnateurs à part entière des dépenses du Fonds routier, au même titre que les ministères des Travaux publics, des Transports et du Développement urbain », précise M. Nengue. C’est pourquoi les collectivités territoriales décentralisées sont désormais représentées au conseil d’administration de l’établissement.

Un rôle renforcé

Avec le nouveau décret, le rôle et les responsabilités de l’administration du Fonds sont plus grands. La fonction comptable est internalisée, les contrôles sont renforcés, de même que les reportings en faveur des tiers partenaires. « Il s’agit pour nous maintenant de tenir nos partenaires que sont les maires par exemple au courant des financements disponibles pour leur permettre de programmer des travaux », explique Samuel Donatien Nengue. En effet, le Fonds routier, qui n’est qu’un fonds comme son nom l’indique, collecte de l’argent et le met à la disposition des administrations concernées par les travaux d’entretien et de sécurité routiers.

Plus de personnels

A la faveur de l’article 34 du décret du 29 mars, les effectifs du Fonds passent de 20 à 25. « Nous en remercions le chef de l’Etat qui a compris que nos tâches sont énormes et nous a permis d’avoir d’autres personnes qui pourront nous aider dans l’accomplissement de nos missions », déclare l’administrateur.

Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM

Cameroun tribune du mercredi 04 avril 2012.