Le plan directeur ferroviaire national du Cameroun a été adopté. Il prévoit sur la période allant de 2012 à 2020, la construction à court, moyen et long termes d’un réseau de transport performant selon les standards modernes avec un rail de 50kg et un écartement de 1.435 millimètres, destiné à intensifier les échanges dans l’espace national, ainsi qu’avec les pays voisins. Le rapport final de l’étude ayant conduit à la préparation de ce plan a été présenté vendredi dernier à Yaoundé, sous la coordination du ministre en charge de l’Economie, Emmanuel NGANOU DJOUMESI. La réalisation de cette nouvelle infrastructure dont le coût total est estimée à 14 976.50 Milliards de F, se fera selon trois principaux axes.

Desservir les zones industrielles

C’est grâce au chemin de fer que le fer produit à Mbalam et l’alumine produite à Edéa pourront être acheminés au port de Kribi (actuellement en construction), pour être exportés. Dans le court terme, la réalisation du nouveau plan directeur ferroviaire national prévoit la construction des tronçons Edéa-Port de Kribi (136 km) et Mbalam-Port de Kribi (602.6 km). Selon Guy Daniel ABOUNA ZOA, directeur des infrastructures et de l’appui au développement local et régional au Minepat, il s’agit de relier les principaux ports aux zones minières du pays, pour faire émerger l’industrie camerounaise. L’exécution du projet à court terme prévoit également la construction des tronçons Douala-Limbé (73.5km) et Ngaoundéré-Douala (907.5km). Les études de faisabilité sur ces tronçons devraient être bouclées cette année.

Interconnecter les villes

Jusqu’ici, le rail camerounais ne dessert que quelques villes du pays. Le Transcam I (Douala-Yaoundé) long de 264 km et le Transcam II (Yaoundé-Belabo et Belabo-Ngaoundéré) long de 620 km. Selon le nouveau schéma, plusieurs autres desservies. Il s’agit dans le court terme de Limbé via le tronçon (Douala-Limbé). A moyen terme, ce sont les villes de Kousseri, Kumba, Wum, Gamboula, Foumban, Bafoussam, Mora, Ngoya, Jakiri et Mintom qui accueilleront ce nouveau mode de transport.

Au-delà des frontières

Le nouveau tracé propose des interconnexions avec les pays voisins du Cameroun, à l’instar du Tchad, la RCA, la RDC, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Nigéria et plus loin l’Angola. L’objectif étant de capter un trafic en augmentation. Durant les échanges, les participants ont d’ailleurs émis le vœu de voir un chemin de fer sur l’axe Oues-so-Sangmélima. Pour financier ce projet, plusieurs schémas classiques ont été présentés, notamment le partenariat public privé, le Built Operate Transfert (BOT) et dans une certaine mesure, l’emprunt obligataire. Il est prévu un tour de table avec les investisseurs publics et privés en vue du financement et de la mise en œuvre des phases prioritaires du plan.

PLUS DE 600 000 EMPLOIS ATTENDUS

La réalisation du nouveau plan directeur ferroviaire national va entrainer à partir de 2015, un accroissement constant du produit intérieur brut (PIB) de l’ordre de 4.75 % par an jusqu’en 2040. De même, le volume des importateurs des matières premières et secondaires va être réduit, au profit d’une augmentation du volume des exportateurs dans la sous-région Afrique centrale. Concernant les emplois, pour un emploi direct, sept emplois indirects seront créés, soit plus de 600 000 emplois directs et indirects à terme.
Ces emplois concernent tous les secteurs de l’économie, de l’encadrement technique aux agents d’exécution. Les profils requis dans les domaines de pointe sont : ingénieur et architecte de conception du génie civil et du bâtiment, de la mécanique et de l’électromécanique, de l’électronique, de l’informatique, de la construction métallique, des travaux du bois, de la télématique de précision de l’édition et de l’impression. Dans les métiers techniques de base, les profils sollicités sont les conducteurs d’engins lourds et semi lourds, les prestataires de service dans les domaines de la restauration, de l’hébergement et de l’approvisionnement en hydrocarbures.

D’ici 2014, le système de formation et d’enseignement supérieur devrait s’arrimer à cette demande. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, y travaille actuellement avec les écoles concernées.

LES PREVISIONS

– Emplois directs (à court terme)…………………………………….. 31 900 ;

– Emplois directs (à moyen terme)…………………………………… 25 100 ;
– Emplois indirects (à court terme)…………………………………….316 400 ;
– Emplois indirects (à moyen terme)………………………………….. 230 900.