Le pétrole, produit essentiel à l’économie et aux ressources du Cameroun, est au centre des échanges commerciaux du pays. En 2006, il a occupé le 1er rang aussi bien dans les exportations (50% des ventes) que dans les importations (29,3% des achats). Au total, 40% des échanges extérieurs du pays ont porté sur le pétrole. L’envolée des cours du baril en 2006 a permis au Cameroun d’afficher un excédent commercial record de 336 M EUR, soit 3% du PIB, après un déficit de -23 M EUR l’année précédente.

Après avoir atteint le pic de 186 000 barils/jour en 2005, la production pétrolière au Cameroun est entrée dès l’année 2006 dans une phase de déclin , d’abord accéléré, puis ramené ensuite à un niveau constant (entre 85 000 et 90 000 b/j) suite à plusieurs investissements dans l’amont et l’exploitation de champs dits marginaux. Pour faire face à cette situation, les autorités ont procédé à une refonte du cadre réglementaire en vigueur dans le secteur, en adoptant en décembre 1999 un nouveau Code pétrolier particulièrement incitatif. Il s’en est suivi un regain sensible dans l’activité d’exploration. Les premiers résultats de cette intense activité dans l’amont se sont traduits en 2006 par une inversion de la tendance baissière de la production. D’autre part, le gaz, resté pendant longtemps inexploité pour des raisons de rentabilité et de débouchés, est aujourd’hui devenu un enjeu important dans le secteur énergétique du pays.
Des résultats prometteurs

Les actions de promotion et de valorisation du domaine minier national, menées par la Société nationale des hydrocarbures (SNH – www.snh.cm), ont conduit à la signature de trois nouveaux contrats en 2006. Le premier, conclu avec Perenco Cameroun, vise le développement de l’exploitation du champ Sanaga Sud, en vue de la génération d’électricité à partir du gaz. Le deuxième et le troisième sont relatifs à l’exploration, respectivement par Total E&P Cameroun et par Kosmos Energy Cameroon (qui a repris les actifs de ConocoPhilips).

Il convient de noter l’existence de blocs libres onshore dans le Nord (bassin du Logone Birni – ce bassin montre une similarité avec les structures ayant fait l’objet de grandes découvertes dans les pays voisins, notamment au Niger et au Tchad) ; les opérateurs hésitent encore à se lancer dans cette zone où des travaux de sismique (à l’initiative de la SNH) ont permis de relever des indices d’huile. Pourtant, la proximité de l’oléoduc Tchad-Cameroun est un argument qui rend la zone pertinente. L’attribution des blocs dans cette région se fera de gré à gré.

Par ailleurs, Euroil a foré un puits d’appréciation sur le permis Etindé (bassin du Rio del Rey), qui a donné des résultats satisfaisants : 3 800 barils de condensats et environ 857 000 m3 de gaz par jour lors des tests de production. L’opérateur poursuit sa campagne de forage qui, cette année, prévoit trois puits.

En 2004, la production était de 90 000 barils/jour. Elle est passée à 85 000 barils/jour en 2005. Avec l’intensification des activités de production, caractérisée par une hausse des investissements qui ont atteint le niveau inégalé de 204 M USD en 2006, le forage de quinze puits d’appréciation/développement, et la mise en production de onze nouveaux puits (six par Total E&P, trois par Pecten, et deux par Perenco), la production a augmenté de 5% en 2006, marquant ainsi une inversion de la tendance baissière observée depuis une dizaine d’années. Cependant, le retour à la hausse risque de ne pas se confirmer en 2007, les dernières prévisions de la SNH (octobre 2007) faisant état d’une production de seulement 31,3 millions de barils (soit une baisse de 2,2%). Ce recul non anticipé de la production s’expliquerait par le fait que deux pipelines huile, qui devaient être remis en service mi-2007, ne l’ont pas été en raison de l’indisponibilité d’équipements, ainsi que par le report de forages de puits toujours dû à l’absence d’équipements. Les prévisions pour 2007 semblent plutôt optimistes, avec une progression envisagée de 3%.

La production est réalisée par quatre associations :

Rio del Rey : Total (opérateur), Pecten, SNH
Lokélé : Pecten (opérateur), SNH
Moudi : Perenco (opérateur), ExxonMobil, SNH
Ebomè : Perenco (opérateur), SNH

Il existe par ailleurs des champs libres prêts à l’exploitation (Mvia). Les principaux besoins de l’activité de production concernent notamment :

les équipements pour le forage
le remplacement du stockeur actuel.