LOM PANGAR
Lom Pangar
330 km à parcourir pour atteindre Bertoua ! A une vitesse moyenne, le long convoi traverse Ayos, Abong-Mbang et Dimako.
Après Ayos, (125km de Yaoundé), le bitume est clairsemé, et par endroits, parsemé de crevasses et nids de poule. Sur de longues distances, notamment après Dimako, c’est une route en terre que les véhicules gambadent. Comme par enchantement, le bitume a disparu. A défaut des flaques d’eau, des épais nuages de poussière s’élèvent à notre passage.
En rangs plus ou moins serrés, nous débarquons à Bertoua aux environs de 14 heures.
Le lendemain, cap sur Lom Pangar à 7h30. 125km à parcourir. Faute d’une voiture adaptée à l’état de la route, les journalistes sont embarqués.
Nous nous engageons sur une route étroite, cernée par une forêt luxuriante. A notre passage, les piétons sont obligés de se blottir dans la brousse.
Les villages que nous traversons affichent une certaine indigence la plupart des maisons sont coiffées de chaumes.
Nous arrivons à Mbethen, le village natal de Joseph Charles Doumba. Le domaine de l’ex-Secrétaire Général du Comité central du Rdpc semble abandonné. L’on peine à se remémorer la date de la dernière descente de « Blanc de l’Est » au bercail. Un journaliste indique toutefois que la dernière fois qu’il y a mis ses pieds, c’était à bord d’un hélicoptère. Notre voyage se poursuit sur une route qui n’a rien à envier à une patinoire. Certains véhicules s’embourbent, d’autres réussissent à se tirer d’affaire après des manœuvres inénarrables, et surtout grâce aux gros bras des éléments du Bataillon d’Intervention rapide (BIR). Au carrefour Deng Deng, le convoi consent un arrêt.
La pause est écourtée par le président du coneil d’administration de l’agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL) Jean Marie ALEOKOL, qui affiche de beaux restes, malgré sa sortie du gouvernement.
Le trajet sera moins cahoteux. A mesure que nous avançons, les populations riveraines sont visiblement émerveillées par le carrousel de véhicules. L’arrivée sur les rives de Lom Pangar s’annonce. Les voitures se vident de leurs occupants. Direction rives du fleuve. D’ici on peut admirer la danse des eaux brunes de Lom Pangar.

On parle du projet Lom Pangar
Le pouvoir a changé de main à la direction générale de Electricity Developement Corporation (EDC) depuis vendredi dernier. Dans sa déclaration à la presse, Théodore Nsangou, nouveau directeur général de EDC a déclaré que « le temps est à l’action et non au discours ». on devra désormais le prendre au mot, car il n’a plus de temps à perdre dans le chantier de la consolidation et du renforcement du potentiel énergétique du Cameroun. Premier challenge de Théodore Nsangou : la construction du barrage hydroélectrique du Lom Pangar. On en parle depuis plusieurs années, des études relatives au projet sont bouclées. D’après un précédent chronogramme, le lancement des travaux de ce barrage était envisagé pour le 29 mars 2009. La construction devrait durer 42 mois.
A ce jour, un premier pas a été fait en mai dernier avec le lancement des travaux de construction de la voie d’accès au site. C’est un pas important dans la mesure où le désenclavement du site est un préalable pour le démarrage de la construction du barrage proprement dite. D’ici à janvier 2010, le site devrait accessible et le démarrage des travaux de construction du barrage devrait suivre.
Lom Pangar est avant tout un barrage-réservoir. Ce projet d’aménagement hydroélectrique vise à apporter une réponse concrète à l’épineux problème de déficit chronique d’eau dans la Sanaga pendant la saison sèche. Pour cela, il est question de constituer une régulation du fleuveen vue de désaturer les capacités installées à Songloulou et Edéa. Une augmentation de 320m3/s du débit d’étiage et envisagée avec une puissance garantie supplémentaire de 168 MW. Le projet prévoit aussi la construction d’une usine de 51 MW au pied du barrage.
LOM PANGAR

Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Jean Bernard SINDEU, a procédé, vendredi dernier, au « coup de pioche » symbolique marquant le démarrage des travaux de désenclavement du site où va être construit le barrage de Lom PAngar dans la Région de l’Est Cameroun. Une route de 30 kilomètres doit en effet relier le barrage au village Deng Deng, qui a abrité la cérémonie officielle de vendredi dernier. Dans l’allocution prononcée à cette occasion, le ministre SINDEU a annoncé l’accélération des travaux du chantier dès la « saison sèche prochaine ». Pour lui, c’est le « début décisif » de la réalisation du projet Lom Pangar. Les travaux de construction de cette route vont permettre à l’entrepreneur chargé de construire le barrage de démarrer ses installations de chantier.
Le projet se trouve pratiquement à la lisière de la célèbre réserve de Deng Deng, avec ses grands singes.
Lom Pangar, dont le maître d’ouvrage est la société Electricity Development Corporation (EDC), est porteur de beaucoup d’espoir pour les populations de la région de l’Est et même du Cameroun tout entier. En effet, quelques perspectives heureuses sont attendues : 1500 emplois pendant les quatre années prévues pour la durée des travaux de construction du barrage, l’accroissement de l’offre d’énergie pour la région de l’Est, qui accuse un déficit, le désenclavement progressif de la région, le développement de l’éco-tourisme avec la réserve de Deng Deng.

Enjeux
Une fois fonctionnel, le barrage de Lom Pangar permettra la saturation de la centrale de Song Loulou et l’optimisation de la centrale d’Edéa. Concrètement, il permettra d’accroître la capacité de production d’électricité de ces deux centrales de l’ordre de 172MW. Elle est actuellement de 647 MW. Ceci permettra de répondre à la demande des consommateurs d’énergie. La capacité du barrage de Lom Pangar (6 milliards de m3) équivaut presque à la somme des trois barrages de retenue d’eau aménagés sur la Sanaga : le barrage réservoir de Bamendjin (1,8 milliards de m3) le barrage réservoir de Mbakaou (2,6 milliards m3) le barrage réservoir de Mapé (3,2 milliards m3). Il faut enfin noter que le barrage de Lom Pangar conditionne l’aménagement annoncé des sites hydroélectriques de Nachtigal ou de Song Mbengué, situé en avl, dans le département de la Sanaga Maritime.