Fils d’ancien député et frère de ministre retraité en l’occurrence Youssoufa Daouda. Docteur Taousse venu au monde en 1960 est né dans une bonne famille comme on dit sous nos latitudes. Ce privilège le destinait logiquement à une belle voie tracée d’avance. À un avenir débarrassé de certains écueils et des incertitudes du quotidien. 44 années après, pour utiliser une autre expression bien de chez nous, on peut dire de cet originaire du Mayo-Tsanaga qu’il est un homme qui a réussi. Du haut de son siège de directeur de la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommable médicaux essentiels, Cename.

Son pedigre n’explique évidemment pas tout. Il y a l’équatior personnelle avec une bonne dose de travail et d’humilité. L’humilité forcément quand on voit ce directeur dont la structure fait un chiffre d’affaires annuel de 9 milliards de Fcfa, arrivé à son bureau lui- même au volant de sa voiture, s’engouffrer dans une vieille bâtisse coloniale qui abrite la Cename et s’installer dans un bureau qui respire la sobriété. Dans un environnement où le paraître l’emporte sur l’être, où le chic et le clinquant sont érigés en système de gouvernance, cette sobriété n’est pas rien.

Après un cursus scolaire qui a culminé avec un baccalaurat D obtenu à Maroua en 1982. Quelques mois plus tard, il s’envole pour le Sénégal une bourse en poche. Au bout de six années, il décroche un doctorat d’Etat en pharmacie. Rien ne l’incite à traîner davantage au pays de Léopold Sédar Senghor. Retour au bercail. Il se cherche alors une voie dans le privé avant son intégration dans la Fonction publique en 1991. Le statut de fonctionnaire lui ouvre des perspectives alléchantes. Il s’en va d’abord servir à Bertoua comme chef de service provincial de la pharmacie. Il ne séjourne que quelques mois dans la province du soleil levant le temps de passer un test de recrutement d’un projet belgocamerounais qui lui offre le passeport pour un stage en Belgique. A son retour, il atterrit à Maroua en 1994 où il hérite du service provincial de la pharmacie avant de se voir confier la Centrale d’approvisionnement en pharmacie de l’Extrême-Nord de 1995 en 1997. Cette unité provinciale servira ainsi de laboratoire au futur directeur de la Cename. Il doit au préalable braver un concours face à 44 autres pharmaciens prétendants.

Le jury lui donne les clés de le Cename le 1er septembre 1997. lI a au départ une dotation d’1,8 milliard qu’il a su bien fructifier. Sa recette? « J’ai tout simplement appliqué au niveau national ce que j’avais expérimenté avec la centrale provinciale de l’Extrême-Nord ». Les résultats sont en tout cas patents puisque la Cename est devenue plus qu’une référence en Afrique francophone. Et le directeur a glané quelques lauriers à l’instar de sa cooptation comme conseiller de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en médicaments génériques. Une reconnaissance internationale qu’il dédie aux 37 employés de la Cename qui s’investissent au quotidien et à son épouse et leurs cinq garçons qui l’encouragent dans l’ombre. Le Dr. Taousse aurait pu se consacrer entièrement à ses médicaments. Mais en cadre camerounais bon teint, il ne néglige pas le combat militant. Il est personnalité ressource du Rdpc dans le Mayo-Tsanaga. Même si ses nombreux voyages l’amènent souvent à se faire représenter. On sait qu’il est là.

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE