SA’A

Sa’a a été créé au début du 20e siècle par des colons allemands. C’est une vieille cité qui sort progressivement de la léthargie et connaît actuellement un essor qui permet d’affirmer qu’elle est au stade de décollage vers la modernité.
Y aller
Gares routière : Texaco SHO et mokolo
-Coût du transport : 1000 F
-Route bitumée
-Hébergement : Sa’a hôtel : Tropicana, Horizon 2010 ;
Grand Numéro, Ampoule rouge ; Auberge de la maturité
Nuitée (entre e et 10 000f)
Repères
Création : 17 août 1952
Superficie : 520 km2
Population : 71 000 habitants
Ethnie : Etons et manguissa
« On ne s’amuse plus beaucoup à sa’a » »
C’est le constat un peu désabusé de ceux qui, hier, s’enthousiasmaient pour cette trépidante d’activités et d’ambiance. En effet, les années de crise ont infligés une sacrée cure d’amaigrissement à l’économie de cette localité jadis ‘’ insouciante » », qui menait grand train à l’époque du boom du cacao. Les nostalgiques se rappellent quelque peu frustrés les fabuleuses virées improvisées pendant les périodes de ‘’produit’’, durant lesquelles, pour un laps temps, le planteur qui venait d’écouler son ‘’produit’’, défiait le ciel, fort de son pouvoir d’achat.
Obnubilés par leur argent, beaucoup n’avaient pas vu venir la crise.
Naguère principal centre de décision de la lekié, avant que Obala ne lui soufle ce statat, Sa’a créée au début du siècle dernier par des colons allemands, garde aujourd’hui à peu près tout son cachet.
Située à 72 km au Nord-Ouest de Yaoundé, la boucle de la sanaga, entre les zones humides de forêt et de la savane, Sa’a contrairement à sa rivale Obala, ne s’est pas vue conférer le rôle de ville étape, en raison de son excentricité par rapport à l’axe lourd, Yaoundé-Bafoussam.
Sa situation géographique, manifestement ‘’défavorable’’ ne devrait pas permettre à cette ville bâtie dans un cul de sac, de devenir une cité d’équilibre entre la capitale, les villes du grand Mbam et celles de la province de l’Ouest. L’histoire de Sa’a est étroitement liée à celle de deux groupes ethniques dont les ancêtres sont venus de la rive droite du fleuve Sanaga, à la suite des flux migratoires, il s’agit des Etons (majoritaires) et des Manguissa. Selon les historiens, le nom de la ville dériverait de ‘’sal’’ qui veut dire en langue locale partage ou division. ‘’Sal’’ devenu Sa’a est donc le nom du petit cours d’eau qui délimitait les zones d’influence Manguissa et Eton qui se disputaient l’actuel site de la ville.
Aujourd’hui, Sa’a a une population qui avoisine les dix mille habitants. Après une période de dépression, la ville est aujourd’hui en pleine expansion. La cité s’étend, la saleté s’en va et, depuis, la petite cité respire. L’alerte générale donnée par le maire, Emile Akongo Bassa, à travers une opération ‘’ propreté absolue’’, a abouti à des résultats probants et fortement encourageants. Pour l’édile qui a signé un contrat avec la société Hysacam, le nettoiement et l’entretien de la voirie sont devenus prioritaires, facilitant du coup la visite de la ville dans ses moindres recoins.
C’est depuis la paroisse du Sacré cœur, incrustée ou ‘’ NkolMpada’’ qui veut dire la colline du prêtre que l’on découvre mieux le plan de la ville : de la station’’ radio Colombe’’ d’où image panoramique du centre ville, des zones administratives, résidentielles et des quartiers périphériques. Les innombrables villas et immeubles inachevés pendant les années de récession se sont transformées en coquettes bâtisses réceptionnées ou en finition. Les boutiques et autres demeures coloniales du centre commercial ont été, à quelques rares exceptions, ravalées et restaurées à l’instar du futur foyer culturel que le maire et son équipe sont en train de bâtir sur les restes d’un vieux magasin légué par des commerçants grecs.
D’autres bâtiments du genre, abritent des institutions de la finance et du secteur informel. Sa’a, aujourd’hui c’est aussi son hôpital remarquablement entretenu, ses institutions scolaires bien équipées et ses magasins bien achalandés. La ville a ses cabarets, ses buvettes, ses bars et ses gargotes que les fonctionnaires, déserteurs de 10 h, arpentent à longueur de journée.
Les choix du maire
Emile Akongo Bassa, le magistrat municipal, compte parmi les doyens des maires du Cameroun. Homme politique et grand commis de l’Etat, il est bien connu pour son dévouement et son tempérament vif et fonceur. Toujours prêt à mobiliser les énergies et les moyens disponibles pour la construction de la cité dont il a la charge. Aimé, redouté et craint, il s’est illustré, ces derniers temps dans la construction de la ville, par de nombreuses initiatives, tendant à faire de Sa’a, une entité donnée et modernisée. Des efforts visibles ont été faits dans l’aménagement des espaces verts, la plantation après sur l’esplanade de l’hôtel de ville, la lutte contre la divagation des animaux, la construction des caniveaux, le curetage d’anciens caniveaux et le dégagement des rues obstruées. Dans son programme d’action, figurent en bonne place la construction d’un marché périodique au centre urbain, l’aménagement de l’abattoir et du lac municipal, l’extension et la rentabilisation de la carrière de sable et la réhabilitation des immeubles communaux qui sont entre autres, des projets qui intéressent l’ensemble des secteurs devant concourir au bien-être des populations.
Toutes choses qui feraient de Sa’a, le grand centre administratif et des affaires qu’il rêve légitimement d’être…
Les autorités Camerounaises ne seront pas accusées d’avoir procédé à une libération sauvage des ondes : fini le monopole, place à la diversité. Dans la ville de Sa’a, les 10 000 auditeurs potentiels, ont le choix entre deux nouvelles structures :
‘’Radio Colombe ‘’ et ‘’Radio mali’’. La première qui émet tous les après midi, est perchée au sommet du mont ‘’Pada’’ , à un jet de pierre de la mission catholique du Sacré Cœur. Sa rivale ‘’radio mali’’ signale sa présence au quartier administratif par une imposante antenne, derrière la résidence du Sous-préfet. C’est dans cette station que nous avons débusqué une animatrice très en verve, Jeanne EFFOUBA, qu’entouraient ses collègues, Joseph Mbena (animateur) , Sylvain Bessala (technicien). La station, logée dans un beau bâtiment en finition, a été financée avec l’appui de l’UNESCO. Mme OLANGUENA AWONA, en est la promotrice. Chaque semaine, Jeanne EFFOUBA et ses collaborateurs, élaborent des programmes relatifs à la vie de la cité, des interviews en français et en langue vernaculaire sur des thèmes aussi variés que la santé, et les affaires familiales.
Selon Mme OLANGUENA Awona, ‘’l’idée d’implanter une Radio communautaire à Sa’a n’est pas une option, mais une exigence, dans la mesure où elle répond aux aspirations des femmes dont la capacité de mobilisation peut permettre de véhiculer l’information, participer à l’éducation, promouvoir la solidarité agissante sociale et culturelle des femmes rurales organisées au sein des groupes d’initiatives communes (GIC) ou autres associations.
Heureux qui comme Sa’a a réussi sa révolution des ondes. A l’exemple du légendaire Ulysse popularisé par la mythologie grecque, la petite localité du département de la lekié a entrepris son odyssée pour briser le mur du son et franchir le fossé communicationnel qui sévit encore dans la plupart de nos zones rurales. Dans cette bourgade, deux stations de radio ayant pigeon sur rue se disputent en effet une dizaine de milliers d’auditeurs. Peu de localités du pays pourraient brandir une telle performance car c’en est une. ‘’ Radio Colombe’’ et’’ Radio mali’’ (sacré nom !) continueront donc pour longtemps encore, d’égayer les mélomanes et autres accros de l’information et de la communication.
Gageons qu’en respectant le même ratio, une ville comme Yaoundé aurait au bas mot, 400 stations radio et l’ensemble du Cameroun…3000 stations pour les 16 millions de citoyens. Rendons hommage à certaines élites locales qui auront été à l’origine de cet exploit, inédit dans la contrée voire au-delà.
Toutefois, la révolution des ondes ne suffit pas, à elle seule, pour créer le bonheur pour tous. D’où la nécessité de redescendre de temps à autre sur terre,pour affonter et surmonter les multiples obstacles à l’épanouissement individuel et collectif. Sur ce double plan, beaucoup reste à faire. Créée en début du siècle, cette localité à 72 km de Yaoundé, a longtemps joué les premiers rôles dans le département avant de se voir supplanter par Monatélé. Aujourd’hui encore, Sa’a semble se languir sur son passé et dans le regard de l’habitant, il se lit comme un soupçon de nostalgie d’une gloire trop vite éclipsée par la roue de l’Histoire. Sa position géographique décalée par rapport à l’axe stratégique Yaoundé – Bafoussam a-t-elle été pour quelque chose dans sa déchéance ? Difficile à dire. Toujours est-il que Sa’a a maille à partir avec certaines lourdeurs. La moindre n’est pas la circulation routière qui inquiète plus d’un par son côté anarchique. Le non respect de la signalisation, l’indiscipline caractérisée des conducteurs et l’absence de parking en rajoutent à la confusion ambiante. Il semble que les gens d’ici aient également le secret des conflits fonciers engendrés par l’exploitation intensive des erres rendues étroites par la forte pression démographique. Pour y remédier, la municipalité et l’administration locale sont particulièrement interpellées.
Mais si à l’évidence ce bled tarde encore à revêtir tous les attributs de la coquetterie, les choses sont en train de changer.
Lentement mis sûrement, la mue s’opère, sous le regard incrédule des populations. Pour le natif du coin comme pour l’étranger de passage, la surprise sera de taille. De plus en plus, des jeunes se lancent dans les cultures maraîchères et le petit élevage pour améliorer l’ordinaire.
Partout, cette cité trépidante grouille d’activités diverses : motos-taxis, restaurants, gargotes aux spécialités gastronomiques variées, auberges et autres ‘’ petits coins’’ de plaisir se côtoient. Autant de commodités répondant à des besoins réels. Malgré une promiscuité parfois gênante, le centre commercial endosse progressivement les habits de la modernité avec des nouveaux bâtiments, en plus de la réhabilitation des vieilles demeures coloniales longtemps abandonnées. En somme, un vent nouveau souffle sur Sa’a.

Ressources humaines
M. NDONGO ESSOMBA, Homme d’affaires, Président du groupe parlementaire RDPC ;
Chef de protocole du Président ;
M. OLANGUENA AWONO, ancien MINSANTE ;
M. AWONO ESSAMA, Ambassadeur plénipotentiaire et Extraordinaire du Cameroun en Italie
BIKELE Simon Pierre, Chef du Protocol Présidentiel ;
Professeur KASSIA Jean Marie ;
ANABA MVOGO Jean Pierre ;
OSEGUE Justin ;
MBENA MENGUE, Maire de Sa’a
OWANA Jean Marie, Conseiller Technique Ministère du Commerce ;