BIOGRAPHIE DE FABRICE SIAKA

Fabrice SIAKA, est à distinguer de André SIAKA, emblématique patron des Brasseries du Cameroun pendant vingt-cinq ans dont il n’est que l’homonyme.

Fabrice SIAKA tire sa gloire de deux français ; l’un, son bienfaiteur (Edmond Patrick Lecourt et l’autre, son partenaire (Louis Dreyfus). Fabrice Siaka a d’abord exercé  chez Edmond-Patrick LECOURT qui dirigeait   Savent Brokers. C’était en 2007. C’est à cette époque-là qu’il a eu l’idée avec le parlementaire AliyoumFadil, de fonder Sodinaf (Société de Distribution Nouvelle d’Afrique). Donc Edmond-Patrick Lecourt est son bienfaiteur à qui il doit une fière chandelle. Lecourt, est trader monégasque qui a fait fortune en Afrique. Il a initié Siaka et lui a prêté 50 000 euros pour qu’il se lance dans le négoce.

Sodinafcréé par Siaka est implanté au Cameroun, au Tchad, en Centrafrique et en RD Congo. Les quatre sociétés sont regroupées sur le Holding parisien Négoce Marché pour l’Afrique qui vend du riz. Il est deuxième derrière l’indien SONAM.

En 2017, il a importé 20 000 tonnes de riz et 50 000 tonnes de maïs et de tourteaux de soja (alimentation animale) qu’il distribue dans la zone CEMAC, pour un chiffre d’affaires de près de 50 milliards de francs CFA. C’est à partir de 2012 que l’entreprise voit son activité décoller grâce au groupe Louis DREYFUS, devenu son fournisseur exclusif.

Si, comme son concurrent SOACAM, fondé par le magnat NANA BOUBA DJODA, Siaka possède ses propres entreprises, Logistiques il est en outre propriétaire d’une centaine de camions assurant la distribution dans toute la zone CEMAC. Le promoteur aurait pu rester au négoce. Mais la crise qui touche la zone CEMAC depuis quatre ans, avec pour corollaire la chute des réserves de change, le pousse à opérer un choix stratégique. « les banques étant très peu liquides en devises, il nous fallait trouver un produit à exporter pour s’en procurer, afin de limiter notre endettement et les transferts à l’international. Nous avions le choix entre le cacao et le bois » explique – t- il. Il choisit le bois :

Profitant du fait que le Groupe français Rougier, spécialisé dans l’exportation du bois est en phase de redressement judiciaire depuis mars 2018. Ce groupe annonce le 19 juillet 2018, avoir obtenu le 13 juillet 2018, l’aval du Tribunal de commerce de Poitiers, pour la cession de ses actifs au Cameroun et en République Centrafricaine.

Siaka acquiert au prix de 3,6 milliards, soit 5,5 millions d’euros.  SODINAF a bénéficié de l’accompagnement, dans le cadre de ce rachat, de la Société Générale du Cameroun, faisant passer trois filiales camerounaises et une filiale centrafricaine du Groupe Rougier dans le giron de Sodinaf.

Sodinaf qui n’employait que 300 personnes, voit de 1000 autres salariés devant le rejoindre. Le repreneur hérite aussi de 970 000 Ha de forêt en Centrafrique obtenus en 2015 et totalement inexploités.

Siaka acquiert le troisième exploitant forestier du Cameroun, propriétaire de deux scieries, à Mbang, dans l’Est et à Djoum dans le Sud.

Ce rachat concrétise le rêve de SIAKA de s’implanter dans l’industrie, «le négoce demeure une activité fragile. On se devait de consolider cela avec des actifs fiables et solides», ajoute – t-il. Après le bois, « les concessions forestières camerounaises ne sont plus riches en essences, et l’outil de transformation a besoin d’être renouvelé, notamment par l’acquisition de formes de dessication du bois. Des investissements indispensables que Rouger n’a pas voulu réaliser.», prévoit un analyste. Fabrice Siaka en a pleinement conscience. «  la concession de Djoum garde tout son potentiel pour ce qui est des essences. Seule celle de Mbang pose réellement un problème, et nous comptons sur la Centrafrique pour alimenter cette scierie en bois.» réplique le nouveau propriétaire.