Sans faire des vagues, sans remuer ciel et terre, il apporte sa touche dans le rayonnement de la diplomatie camerounaise dans une partie du globe troublée, depuis les attentats du 11 septembre 2002. Adoum Gargoum fait ainsi son chemin de pionnier. Pour les accros des références historiques, il est le premier membre du gouvernement à la manette au ministère délégué aux Relations extérieures en charge du monde islamique. Il a du même coup été le premier Arabe Choa à accéder à ce niveau de responsabilité. Et si Allah en qui il croit le veut, peut-être sera-t-il encore le premier à ouvrir d’autres portes, d’autres grandes portes du haut de son mètre 80 et de son physique d’athlète d’où se dégage un magnétisme certain.

Avant que le destin ne frappe fort dans sa vie, il a eu un cursus scolaire classique. Etudes primaires et secondaires à Kousseri dans son Logone et Chari natal. Son baccalauréat en
poche, il saute dans la première occasion en direction de Yaoundé
où il s’inscrit à la faculté de droit sur les hauteurs de Ngoa-Ekellé. Et comme la plupart de ses camarades, il considère la fac comme une simple zone de transit sur la route de l’Enam. Son rêve devient réalité. Le voilà donc étudiant à la prestigieuse Ecole, laboratoire
de la crème de la haute administration.

1984. Année charnière de la vie politique au Cameroun marque le point de départ de la vie professionnelle de cet administrateur principal du Travail et de la Prévoyance sociale. Il est d’abord affecté à Maroua comme inspecteur provincial du Travail, Il y reste cinq années. 1992. Dans la redistribution des rôles aux lendemains de l’élection présidentielle, Adoum Gargoum
se voit attribuer le poste de secrétaire général au ministère de la Recherche scientifique et technique. Dès lors, il ne va plus quitter les arcanes du pouvoir. 1995. Il est muté au secrétariat général du ministère de l’Administration territoriale.

Lorsque Kousseri s’enflamme par les affrontements entre Arabes Choas et Kotokos, il est parmi ceux qui tiennent l’extincteur de sapeurs pompiers quand d’autres élites jouent les pyromanes. Cet épisode lui fait-il marquer des points ? Rien n’est moins certain. Il entre au gouvernement à la faveur du remaniement ministériel du 07décembre 1997. Dans l’intervalle, il a pris du galon dans sa formation politique, le Rdpc où il siège désormais au comité central. C’était déjà un début de consécration pour ce militant de toujours du parti au pouvoir, conseiller municipal de 1987 à 1996. Le ministre Adoum Gargoum est aussi logiquement désigné première personnalité ressource du Rpdc dans le Logone et Chari. C’est à ce titre qu’il conduit toutes les campagnes électorales et ne se prive pas de bomber le torse avec les bons résultats de cette circonscription électorale positionnée deuxième derrière le Mfoundi dans le classement des bastions électoraux du parti au pouvoir lors du double scrutin municipal et législatif du 30 juin 2002.

Si les obligations liées à sa fonction l’interpellent sans cesse au siège des institutions et d’un bout de la planète à l’autre, toutes les occasions sont bonnes pour ramener ce quinquagénaire à l’Extrême-Nord en général et dans le Logone et Chari en particulier pour lesquels il nourrit beaucoup d’ambitions.

C’est ainsi qu’il fait construire dans son unité administrative une école primaire avec cantine scolaire et un lac artificiel pour la pisciculture à grande échelle doublé d’un dispositif d’irrigation pour l’agriculture et l’élevage. Deux réponses concrètes à deux problèmes endémiques de la région : la sous-scolarisation et la pauvreté.

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE