AHIDJO AHMADOU

1924 – 1989 homme d’Etat, ancien Président de la République du Cameroun.

Fils de Youssoufa et d’Astagabdo Ada Kano, Ahidjo est né à Garoua, en août 1924. Ce fils unique n’a pas eu la chance de connaitre son père, l’ayant perdu à l’âge de cinq ans.

Ses études primaires commencent à l’école coranique de son quartier, à Garoua. En 1932, il rentre à l’Ecole Régionale de Garoua. Après son échec au CEPE, en 1937, le Directeur de cette école le fait engager dans les services vétérinaires à Maroua, en février 1938. Mais suite à une épidémie meurtrière dans la région, Ahidjo revient à Garoua pour reprendre ses études à l’Ecole Régionale. En 1939, il est reçu aussi bien au CEPE qu’au concours d’entrée à l’Ecole supérieure de Yaoundé.

A l’obtention du diplôme de l’Ecole supérieure de Yaoundé, il entre aux services des PTT, le 1er janvier 1942, en qualité de Radiotélégraphiste. Après un stage de six mois à Douala, il est affecté à Ngaoundéré, à Yaoundé, à Bertoua, à Mokolo, et enfin à Garoua, en 1944, où il occupe un poste de direction jusqu’en 1953, lorsqu’il quitte l’Administration pour se consacrer à la politique.

C’est pendant son séjour à Garoua qu’Ahidjo commence à s’intéresser à la politique. Ainsi du 19 janvier 1947 au 29 mars 1952, il est délégué à l’Assemblée Représentative du Cameroun. Cependant, il échoue aux élections du 11 octobre 1947 à l’Assemblée de l’Union Française. En 1948, il fonde l’Association Amicale de la Bénoué (ASSABENOUE). Du 30 mars 1952 au 22 décembre 1956, il siège à l’ATCAM. En 1953, il devient Conseiller à l’Assemblée de l’Union Française, puis secrétaire de la même assemblée l’année suivante. En 1955, il est élu Vice-président de l’ATCAM ; mais aux élections de Janvier 1956 à l’Assemblée Nationale Française, malgré le soutien apporté par ses amis, il échoue face à Jules NININE.

En mai 1956, Ahidjo participe à la création de l’Union pour l’Evolution du Nord-Cameroun. Ce mouvement se donne pour objectif de promouvoir l’évolution du Nord-Cameroun dans les domaines politique, économique et social. Le 29 janvier 1957, il est élu Président de l’ATCAM devient l’ALCAM, le 09 mai 1957. Le 10 mai 1957, Ahidjo quitte la présidence de cette Assemblée pour le poste de Vice-premier Ministre Chargé de l’intérieur dans le gouvernement du 15 mai 1957 d’André-Marie MBIDA. Mai suite à une crise gouvernementale, il démissionne de son poste, suivi de quatre autres Ministres.

Proposé par le Haut-commissaire de la République Française au Cameroun, M. Ramadier, Ahidjo est investi Premier ministre par l’ALCAM, le 18 février 1958. En mai 1958, lors d’une Assemblée Générale des partis politiques locaux du Nord-Cameroun qui se tient à Garoua, il crée l’Union Camerounaise. Le 5 mai 1960, il est proclamé Président de la République du Cameroun par l’Assemblée Nationale et prête serment devant ladite Assemblée Nationale et prête serment devant ladite Assemblée le 07 mai 1960. Il sera d’ailleurs réélu à ce poste successivement en 1965, 1970, 1975 et 1980.

Le 1er septembre 1966, il crée l’UNC et sera élu Président national dudit parti lors d’un congrès historique qui s’est tenu à Garoua, en mars 1969. Le passage de l’Etat fédéral (1er octobre 1961) l’Etat unitaire (20 mai 1972) est son initiative. Le 04 novembre 1982, Ahidjo se retire des affaires tout en conservant le poste de Président national de l’UNC, parti unique au pouvoir. Mais le climat se détériore vite entre le nouveau Président BIYA et son ancien maître Ahidjo. Ce dernier décide de quitter le Cameroun pour la France, en exil volontaire, vers fin juin 1983. Cet éloignement ne l’empêche pas d’être impliqué dans les deux tentatives de coup d’Etat visant à renverser le régime de Biya. La première est annoncée en août 1983, et le deuxième s’est déroulée le 6 avril 1984. Après la première tentative de coup d’Etat, Ahidjo est jugé en abstention les 23 et 28 février 1984, à Yaoundé, et condamné à la peine capitale. Cette peine sera commuée en détention à perpétuité le 14 mars 1984 par une mesure de clémence du Président Biya. C’est un Ahidjo éprouvé qui passe ses derniers jours entre son château de Grasse en France et sa résidence sénégalaise de Dakar.

Décédé le 30 novembre 1989 à Dakar au Sénégal, sa dépouille mortelle repose au cimetière de Yoff à Dakar.

Le 8 novembre 1982, après son départ du pouvoir, il lui a été décerné le prix Dag Hammarskjöld pour la paix, à Bruxelles, en Belgique. Le 16 décembre 1991 Ahidjo est réhabilité par un décret du Président Biya.