Ah Taïga est le véritable prototype du vrai bourlingueur. Après son Certificat d’études primaires et élémentaires (Cepe), Ahi Taïga arrête ses études scolaires en classe de quatrième pour entamer une formation professionnelle. Le voilà donc élève-infirmier. Au moment donc où on s’attend à le voir arpenter les couloirs des hôpitaux, un sthétoscope accroché autour du cou, on le retrouve plutôt comme secrétaire à la société africaine de prévoyance. Quelques années plus tard, c’est du côté de la mairie de Yagoua qu’il faut aller le chercher où il officie toujours comme secrétaire. L’expérience dure deux ans, de 1961 à 1963. Fils de gendarme, Ah Taïga décide de se lancer dans le métier des armes. C’est ainsi qu’il entre à l’école de police où il en sort comme secrétaire de police. Sa carrière se déroule sans encombre. Officier de police quelques années plus tard, il est nommé commissaire spécial de la ville de Maroua puis commissaire à l’émi-immigration à Garoua. En 1978, piqué par le virus des affaires, il décide de quitter la police et la Fonction publique. Tout y passe. Transports de marchandises et notamment des hydrocarbures entre le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et la République centrafricaine, artisanat, bâtiments et travaux publics… Les affaires sont tellement florissantes qu’il ouvre en 1989 un hôtel trois étoiles à Maroua:
l’hôtel Maroua Palace que cela s’appelle.

Croyant très pratiquant -plusieurs pèlerinages à La Mecquece peuhh âgé aujourd’hui de 64 ans et père de 17 enfants revendique une certaine honnêteté, se dit très organisé et sobre. Même s’il a le péché des hommes de petite taille qui l’amène de façon irrépressible à se faire à chaque fois remarquer. Officier de l’ordre de la valeur, officier du mérite camerounais et médaillé de la force publique, Ali Taïga est un ancien trésorier de la section Rdpc du Diamaré. Débarqué, il est resté militant du principal parti au pouvoir.

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE