Commandant en second du Régiment de sécurité présidentielle, une unité d’élite de l’armée qui assurait la sécurité de Blaise Compaoré, Isaac Zida est aussi un proche du général Gilbert Diendéré, le chef d’état-major particulier de l’ex-chef de l’Etat, dont on est sans nouvelle.
Solide gaillard à la fine moustache et aux lunettes sans montures, Zida a, selon l’un de ses frères d’armes, été formé au Centre d’entraînement commando de Pô (sud du Burkina), un lieu stratégique pour le pouvoir.
Titulaire d’un master en management international de l’université Jean-Moulin de Lyon, il a intégré la garde présidentielle en 1996.
Officier discipliné, le lieutenant-colonel Zida a exercé entre 2008 et 2009 comme Casque bleu au sein de la Mission onusienne en République démocratique du Congo, a indiqué l’un de ses membres, avant de suivre en 2012 une formation antiterroriste en Floride.
Originaire de Yako, dans la province du Passore, dans le centre du Burkina Faso, Isaac Zida a suivi des cours de perfectionnement militaire au Maroc et des cours d’état-major au Cameroun.
« C’est un bon vivant qui n’hésite pas à troquer le treillis contre le costume pour parcourir les discothèques de Ouaga », d’après un de ses proches.
Quand a éclaté en 2011 une mutinerie militaire qui, déjà, failli emporter le régime de Blaise Compaoré, il a été l’un des rares au sein de la garde présidentielle à être épargné par les mutins, quand les autres gradés ont subi la furie des soldats.
Les hauts gradés de l’armée burkinabè ont préféré cet officier protestant de 49 ans au chef d’état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré, considéré comme trop proche de l’ancien président, pour conduire la transition institutionnelle et politique.
Très respecté par la troupe, cet officier discret et calme , durant la crise ivoirienne (2002-2011) ayant entraîné la chute de l’ex-président Laurent Gbagbo, il fut un officier de liaison dans le cadre de la médiation que menait Blaise Compaoré.