Quel que soit le prisme sous lequel on observe sa vie, on a l’impression d’avoir à faire à une étoile filante tant il est allé assez haut, assez vite en même temps qu’il a illuminé par un savoir- faire certain ses deux mondes: le monde du sport et le monde des armées. Sa carte de visite surchargée avec ses nombreux attributs et fonctions n’est donc que le reflet de la vie d’un homme né pour gagner. Sans doute est-il né sous une bonne étoile, et la réussite inscrite dans les astres un jour de l’année 1950 à Kousséri. Après des études primaires et secondaires à la hussarde, le jeune Kalkaba entre à l’Ecole militaire interarmes de Yaoundé (Emia) en 1969. lI faut dire que le Musgum pur-sang, bien en chair, athlétique et qui porte sur les joues les marques de son identité Musgum, a le profil de l’emploi. En 1972, le voici officier subalterne de gendarmerie.

Il va faire ses armes à la présidencè de la République avant de poursuivre sa carrière comme beaucoup d’autres officiers qui vont et viennent entre les bureaux du ministère de la Défense et le commandement de plusieurs unités territoriales. Les galons de Kalkaba prennent de l’épaisseur au fil des années et en 1997, il reçoit les attributs de colonel et officie comme conseiller technique au Mindef. La vie de Kalkaba aurait pu se limiter là que ce serait déjà une vie réussie. Mais l’homme va se déployer dans son deuxième univers, celui du sport. D’abord comme athlète, il est international de hand-ball et du relais 4×100 mètres de 1970 à 1974. Une année plus tard, il passe de l’autre côté, celui de dirigeant sportif. Il est désigné président de la Fédération camerounaise de handball (Fécahand) en 1975.

Commence alors une fulgurante ascension dans les arcanes du sport. Après un intermède en 1983 pour des raisons de service, il revient en force cette fois à la tête de la Fédération camerounaise d’athlétisme (Fécathlétisme), et c’est du haut de cette fédération qu’il va écrire ‘une des plus belles pages de l’odyssée de l’ascension du Mont-Cameroun. Une course qui a fini par s’imposer comme un rendez-vous sportif mondial. Et le colonel Kalkaba, communicateur avisé, qui sait prendre ses aises avec les médias, vend bien son ascension. Mais le dirigeant sportif commence à se sentir à l’étroit sur l’échiquier national. Alors, il s’en va à la conquête du monde. Il est ainsi élu vice-président du comité national olympique en 1993. Il atterrit à la présidence du Conseil international du sport militaire (Cism) zone Afrique en 1996, après avoir accédé la même année à la vice-présidence du Cism. Il en convoite même la présidence, mais il est battu aux élections.

Cet échec lui prouve qu’il a beau être citoyen du monde sportif, il a intérêt à assurer ses arrières. Le colonel Kalkaba qui assurait l’intérim de feu le professeur René Essomba à la tête du comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) gagne donc son mandat à lui en mars 2001 après une bataille épique et fratricide avec son frère d’armes et frère du village le colonel Ernest Domdji. Dans un contexte où les compétitions sportives se succèdent, le président du Cnosc est devenu un véritable globe-trotter. Kalkaba est en effet de tous les rendez-vous sportifs, ce qui contribue à donner du grain à moudre à ses rivaux soutiennent que le colonel Kalkaba, à cause d’un appétit vorace rafle tout sur son passage et ne laisse rien ou très peu pour les autres. Sa dernière casquette en date, président de la Confédération africaine d’athlétisme n’est pas pour le démentir. Il leur oppose par contre pour se justifier son efficacité. Et dire ce polygame, père de dix enfants est loin d’être assagi…

Ah on a failli oublier que dans une précédente vie, Kalkaba Malboum aura été un artiste musicien au talent honnête qui écumait les cabarets de l’époque. Il a à son actif un alburn 45 tours. Quand on vous dit que la vie de cet homme aura intrépide…

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE