Le village Oudjila constitue un site touristique dont la notoriété n’est plus à démontrer. Situé dans le département du Mayo-Sava, en altitude et à quelques encablures de la ville de Mora, ce village dont les habitants sont majoritairement Podoko est depuis la nuit des temps un pôle d’attraction touristique qui draine des milliers de touristes.
Sa réputation va au-delà des frontières nationales. Le centre d’intérêt ici est la chefferie où sa majesté Mozogo Douaka, bat le record en terme d’épouses. Il en compte une cinquantaine pour le moment.
A partir de Mora, pour se rendre à Oudjila, il faut faire preuve de grande sportivité. Le village est situé en effet à plus de 3 km en altitude lorsqu’on se trouve sur la plaine de Godigong situé a 5 km de Mora ville. Le temps d’arriver à destination, le visiteur peut apprécier le beau paysage. La chaîne montagneuse qui couvre le village offre une vue pittoresque.

Au pied de ces massifs montagneux, les cases à architecture ancestrale plantent le décor. La route qui conduit à ce sommet est une piste sineuse qui arpente les flancs. Elle traverse quelques ruisseaux asséchés en saison sèche et des jolies cultures en terrasse, les plus impressionnantes avant de parvenir à la fameuse chefferie d’Oudjila vieille de plus de 500 ans .
Ce village Podoko constitue une autre étape touristique incontournable dans la région de l’extrême Nord du Cameroun.
Une fois à la destination, vous êtes conduit au saré du chef construit au sommet de la colline et protégé par une haute muraille. La clôture est un enchevêtrement des pierres montées les unes sur les autres. Ici, les cases sont rondes, couvertes d’enduit en terre et disposées autour des greniers, réserve alimentaire des familles. Les fondations de ces cases sont en pierres. Le reste en terre. Les toits de chaume sont en forme conique et sur certaines cases, des poteries sont exposées.
A l’intérieur de la chefferie, on distingue la case du chef où se trouve naturellement son grenier, la salle du tribunal coutumier, la salle de prière, la salle du bœuf sacré et le quartier général des épouses du chef. La case de la première femme est retirée de celles des autres épouses. Chaque femme dispose d’une case, d’un grenier et d’une cuisinette. Pour des questions d’intimité, les chambres des femmes ne font pas face à la muraille comme les autres pièces, mais sont orientées vers l’arrière. Pour ce qui est de la chambre du bœuf, un bœuf de 2 ans est placé chaque année dans la pièce sacrée, totalement obscure.
L’animal sacré qui ne voit pas le jour pendant un an est sacrifié lors des cérémonies des récoltes.
Le chef du village, Mozogo Daouka, âgé de 99 ans,robuste et grand de 2 m, et encore plus solide qu’on ne l’imagine puisqu’il répond toujours présent aux cérémonies où il est invité. Malgré son âge, l’intrépide chef d’Oudjila est toujours omniprésent quand il est sollicité et vaque normalement à ses activités. Il est d’ailleurs disposé non seulement à recevoir tous les visiteurs mais aussi à répondre à toutes les questions que lui posent ces derniers. Avec ses 50 femmes, il compte aujourd’hui 113 enfants et des petits enfants. Mozogo s’est investi dans la politique et pèse de tout son poids. Il est d’ailleurs 3 e adjoint au maire de la commune de Mora .