Livre

Sassouan Hiri-Hiri : Honorable décidé

C’était tout sauf un acquis pour ce musgoum chrétien originaire de Zina de se retrouver dans le quatuor des élus du Logone et Chari siégeant au palais de verre de Ngoa Ekellé. Ce n’était vraiment pas une partie de plaisir dans une circonscription où la majorité arabe Choa après plusieurs décennies d’attente ne manquent pas de faucons qui ont l’envie tenace de contrôler tous les leviers du pouvoir depuis que l’avènement du Renouveau et de la démocratie ont remis en selle cette communauté. Il y a heureusement une frange modérée soucieuse de la représentativité de toutes les composantes ethniques dans cercles de décision. Ce courant des modérés aura favorisé l’ascension de l’honorable Sassouan. C’est vrai que la fougue et la détermination de ce dernier ont pesé. La suite des évènements permet de dire que le député a été bien inspiré de ferrailler pour un premier mandat à la représentation nationale. C’est désormais l’unique espace politique de cet enseignant après qu’il a perdu son mandat de maire, lâché par son conseil municipal au lendemain du scrutin du 30 juin 2002. Bienvenue a l’extrême-Nord Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables Aimé Robert BIHINA Eric Benjamin...

En savoir plus

Hamadou Ousmanou : Un gladiateur en politique

Prosaïquement, un adage dit: « si vous ne faites pas la politique, c’est la politique qui vous fera ». Hamadou Ousmanou l’a appris à ses dépens un jour de l’année 1991. Au plus fort des villes mortes qui faisaient le quotidien des années de braise. Les faits? Il se rend par route dans son Bourrha natal dans le Mayo-Tsanaga lorsque son véhicule est stoppé net et cerné à l’entrée de Guider par des jeunes militants enflammés de l‘opposition qui tiennent la ville. Cassent et tabassent tout ce qui bouge. Notre voyageur ne doit son salut qu’à la bienveillance du leader de la bande qui reconnaît « le grand frère ». Dès lors, pour Hamadou Ousmanou, rien ne peut plus être comme avant. Il doit aller au chaudron. Il ne peut plus contempler cette scène politique en effervescence comme un simple spectateur. Il doit devenir acteur car l’administrateur civil principal bon teint qui se remémore ses cours de l’Enam sur l’autorité de l’Etat ne peut rester indifférent à une situation de non droit où le pouvoir est dans la rue. Son choix se précise. Il cesse d’être ce haut fonctionnaire paisible pour s’engager résolument au sein du parti au pouvoir, le Rdpc. Un autre incident qui rappelle le précédent va doper son militantisme. Avril 1991, il arbore une tenue du parti à Maroua lorsqu’il est interpellé et sommé de se...

En savoir plus

Ali Kirna : La terreur

Il dit lui-même de son parcours qu’il est bizarre. Peut être parce que ce natif du Logone Birni qui a aujourd’hui voix au chapitre dans les archives du Cameroun a bien failli ne jamais aller à l’école des Blancs. Du moins s’il ne tenait qu’à son marabout de père qui a freiné des quatre fers et n’a dû lâcher du lest que sous la menace du sultan. Flash back. 1962. Ali Kirna qui a, dans l’intervalle décroché le diplôme de moniteur de l’enseignement général prend la route de Nkongsamba pour s’inscrire à l’Ecole normale de la bouillante capitale du Moungo. Mais le jeune étudiant n’y reste qu’une année, la peur au ventre à cause des bruits de botte de la rébellion qui écument la région. Le jeune instituteur-adjoint est affecté à Kousseri comme directeur de l’école franco-arabe. Ce poste en ces années-là aurait pu faire le bonheur de quelqu’un d’autre mais pas Ali Kirna. Sa soif inaltérable de connaissance et son ardent désir de quitter le bas de l’échelle sociale sont plus forts que tout. Le revoici donc sur la route. Direction ? Yaoundé où il accède à l’Ecole normale supérieure. Nous sommes en 1965. Deux années académiques bien studieuses plus tard, il accède au grade d’inspecteur de l’enseignement primaire. C’est à ce titre qu’il est dépêché dans le Haut-Nyong puis à Mokolo comme inspecteur départemental. Son heure de...

En savoir plus

Abdoul Hady Ail Badara : En attendant…

Dans le landernau politique de la province de L’Extrême-Nord, il n’est ni un jeune loup, ni un baron. Le secrétaire général de la section Rdpc du Diamaré-Centre trouve sans doute sa place à la table de la génération intermédiaire qui peut faire valoir quelques états de service et se projeter dans l’avenir. Abdoul Hady Ali Badara y pense forcement sans toujours l’avouer. Lui dont la carrière a un je ne sais quoi de symphonie inachevée avec un décollage en puissance pour un atterrissage forcé. Né à Maroua le 30 janvier 1955 il a eu une scolarité sans histoire couronnée par un baccalauréat G2 accroché en 1973 au Lycée de Garoua. Sa prochaine étape? La France. Le jeune Abdoul surmonte son émerveillement. Il va travailler dur pour collectionner les diplômes. D’abord celui d’études supérieures en économie obtenu à l’université d’Aix en Provence ensuite celui de l’Ecole supérieure de commerce de Marseille le tout chapeauté par un diplôme supérieur en gestion. D’autres lignes vont s’ajouter à son CV après un stage au cabinet d’expert comptable arthur Young. La tête ainsi bourrée de mille et une notions en économie et gestion il peut rentrer se mettre à la disposition de la mère patrie. Nous sommes en 1984. Il débarque à L’Office national de commercialisation des produits de base et connaît une ascension graduelle : directeur administratif, puis directeur financier avant d’avoir les...

En savoir plus

Alioum Alhadji Hamadou : Des stades à l’hémicycle

C’est l’histoire d’un mordu du football qui s’est laissé piquer par le virus de la politique. La silhouette longiligne d’Alioum Alhadji Hamadou presque toujours drapé dans une gandoura fait en effet partie du décor du mouvement sportif national depuis quelques années déjà. C’est dans l’univers impitoyable du ballon rond qu’il a d’abord pris de l’altitude à la manière d’une étoile filante jusqu’à son élection comme chef du département des Finances de la Fédération camerounaise de football en mars 2000. Ascension fulgurante qui le place aux premières loges de cette jeunesse de l’Extrême-Nord qui gagne. Seulement, il ne va pas oublier d’où il vient. Et lui qui a dirigé un collège privé et créé le Centre de formation des footballeurs du Sahel devenu Académie des sports du Sahel n’a de cesse de côtoyer au quotidien des jeunes taraudés par un présent qui n’a pas d’avenir. A ses yeux seul l’engagement politique peut faire bouger les choses. Il entre donc en politique comme on embrasse une carrière sacerdotale : pour servir la grande masse des jeunes laissés-pour-compte. Alioum Alhadji s’en va donc au chaudron lors des primaires qui lui ouvrent la voie du double scrutin municipal et législatif du 30 juin 2002. Ce dimanche là à minuit, les tendances sont irréversibles. C’est gagné. On lui donne désormais du « Honorable ». Le jeune élu du peuple remporte ainsi une des victoires...

En savoir plus

Mohamadou Talba : L’opposant du Mayo-Sava

C’est une ligne. Juste une ligne dans le curriculum vitae de cet administrateur civil principal. Mais elle accroche irrémédiablement le regard : août 1977 à décembre 1982 : attaché, puis chargé de missions auprès du Premier ministre. Un retour vers le passé permet de réaliser que la route de Mohamadou Talba a croisé celle de Paul Biya durant le séjour de ce dernier à la Primature de 1975 à 1982. Mieux, le premier se targue d’avoir été tout ce temps le proche collaborateur du second. Et comme pour convaincre pour de bon son interlocuteur, il ajoute un rien crâneur: « mes relations avec Paul Biya étaient si bonnes qu’il m’a nommé secrétaire général du ministère des Transports en décembre 1982. Soit un mois après son accession à la magistrature suprême » Pourtant, à la faveur du retour au multipartisme notre « SG » bascule dans l’opposition et bat le pavé pour réclamer le départ de son mentor. Une question somme toute logique coule alors de source : qu’est-ce qui a bien pu provoquer le divorce entre es deux? A l’auteur de ces lignes qui le presse par cette interrogation dans son vaste bureau du ministère du Développement industriel et commercial, Mohamadou Talba dans un sourire malicieux se borne à répéter: « c’est entre lui et moi. Et s’il y a une tierce personne au courant c’est l’un des secrétaires...

En savoir plus

Ibrahim Talba : La caisse est ouverte

C’est l’histoire d’un Inspecteur des Impôts tombé dans l’or noir. Entre la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) et lui, c’est une longue histoire d’amour. On pourrait même dire sans trop forcer le trait que la Csph est la fille de Talba. De la conception à la parturition et jusqu’à l’âge de maturité, Ibrahim Talba a accompagné et continue d’accompagner chaque instant de la vie de cette entreprise parapublique. La filiation remonte à la fin des années 80. En 1988 plus exactement. Lorsqu’un décret présidentiel le nomme président d’un comité de suivi de ce qu’on peut considérer comme l’embryon de la future Csph. Epaulé par deux autres experts, il donne corps à la structure. Personne ne sera vraiment surpris lorsqu’un autre acte du Chef de l’Etat le coiffe en 1990 du képi de gendarme des hydrocarbures. Il doit lui-même prendre soin de son bébé. C’est un bond en avant dans la carrière de cet inspecteur des Impôts de 50 ans qui aura été, après la sortie de l’Enam en 1982, chef des inspections à Yaoundé, sous-directeur des prix pendant cinq ans et, durant une décennie, inusable directeur des prix. L’ancien élève du Collège Mazenod de Ngaoundéré où il a décroché son Bac A4 est aussi titulaire d’une licence et d’un DEA en droit des affaires obtenu à l’université de Yaoundé en 1980 et 1981. C’est donc une...

En savoir plus

Germaine Ahidjo : La première première Dame

Certains y vont par nostalgie. D’autres y arrivent pour le tourisme. Mais tout visiteur de Mokolo même pressé, commence ou termine indubitablement son tour de ville par là. Quelque peu en hauteur, à l’écart des habitations, tout au bout d’une route bitumée à double sens, se dresse une vaste cpncession. C’est la résidence de Germaine Ahidjo. Le domaine, visiblement à l’aban- don, ne paie pas de mine. De mauvaises herbes ont poussé n’importe où et n’importe comment. Ce n’est pas un décor de forêt dense. Mais l’on sent qu’aucune main humaine n’y a remis de l’ordre depuis des lustres. Tout autour il n’y a pas âme qui vive. Le silence est lourd. Pesant. Triste. L’héliport à côté n’a de toute évidence pas aussi accueilli la moindre mécanique volante depuis le temps. On passe et on repasse devant ce lieu chargé d’histoire. Et on ne peut que laisser errer son esprit, remonter le temps, imaginer la scène un quart de siècle plus tôt: les splendeurs du pouvoir, le ballet des visiteurs, le zèle des gardes du corps, la nuée des serviteurs, la noria des courtisans. Les clichés se bousculent. A Mokolo, c’est un passé qui ne passe pas. Bien sûr beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Bien sûr les esprits sont occupés par les joutes politiques du moment. Mais il suffit d’évoquer le sujet pour réaliser que personne n’a...

En savoir plus

Amadou Evele : Le dégé est-il dans son assiette?

Difficile de croiserAmadou Evélé sans être frappé par sa haute stature. Difficile de le titiller sans provoquer ce quasi réflexe d’en découdre. Il est ainsi le stéréotype du Musgum pur sang: fort, frondeur, bagarreur. Peut-être est-il né sous une bonne étoile un jour de l’année 1949 à Guirvidig dans l’arrondissement de Maga et sa réussite a peut-être aussi été inscrite sur les astres. Après une scolarité primaire et secondaire sans heurts à Maroua puis à Garoua, il va à la rencontre de son destin à Yaoundé en 1969. Il sera en transit à [‘Institut national de la jeunesse et des sports avant d’embarquer pour la France une bourse d’étude en poche. Il dépose ses valises au centre régional d’éducation physique et sportive à Nancy. Son séjour hexagonal dure trois ans. De retour en 1973, il prend la craie pour dispenser des cours au Centre national d’éducation physique et sportive avant de se voir confier la direction de l’école jusqu’en 1982. Dans la foulée, le jeune Evélé met son bagage athlétique au service du mouvement sportif national. On le retrouve donc bientôt sur les terrains de basket-ball tantôt sur les pistes d’athlétisme comme international. Aucune médaille d’envergure ne s’accrochera hélas à son cou. C’est donc sur le plan administratif qu’il va récolter le plus grand nombre de lauriers. Après un mini tour du Cameroun qui le conduit à Garoua, Bertoua...

En savoir plus

Isabelle Silikam : La vie est un combat

A bien l’observer, il en vaut beaucoup pour arracher une manifestation de joie à cette élue du peuple. Forte, les traits sévères, l’honorable Silikam semble constamment sur le qui-vive. Elle porte ainsi sans le vouloir les séquelles d’une vie de combat pour se hisser en haut de l’échelle sociale. C’est aussi la marque visible d’un engagement militant où personne ne lui a déroulé le tapis rouge. Elle confesse elle-même d’une voix lasse: « pour me retrouver député â l’Assemblée nationale, je me suis battue contre les hommes qui ne voulaient pas voir une femme parlementaire après, il a fallu affronter les primaires avant la grande empoignade contre les listes de l’opposition » Son élection aura assurément été une course d’obstacles, mais cette vénérable dame peut s’estimer heureuse par rapport aux nombres de femmes tout aussi ambitieuses mais recalées aux portes de la consécration par ce masochisme qui tait son nom dans la scène politique et qui s’habille en plus dans le contexte septentrional d’oripeaux socio-culturels. Au fil des joutes électorales, cette fille de Yagoua, mariée et mère de plusieurs enfants a pris du coffre. Du coup, si elle a bien eu a subir toutes les frustrations du sexe faible, elle n’est plus une tendre. Si elle a reçu des coups, elle a appris à en donner ; à donner de la voix pour se faire entendre dans le tohu-bohu...

En savoir plus

Ali Dougouf : Le miraculé du Mounchipougate

Il a sans doute plus que les autres des raisons de croire très fort à cette sagesse: ce qu’on tient pour un mal peut se muer en bien. Flash back. Lorsque l’ancien gouverneur de l’Extrême-Nord Mounchipou Seïdou prend les commandes du ministère des Postes et télécommunications à la faveur du remaniement du 07 décembre 1997, Ali Dougouf vissé au siège de directeur des affaires générales depuis une décennie fait partie des meubles. Et dans l’architecture gouvernementale, le ministre et le directeur des affaires générales sont faits pour travailler en étroite collaboration. Ailleurs même, c’est la lune de miel mais entre Mounchipou Seïdou et Ali Dougouf, la relation tourne à la lune de fiel. De désaccords en mésententes, la crise atteint le point de non retour lorsque le Minpostel suspend son DAG. C’est désormais l’adjoint de ce dernier, Chrispo Mehi qui trouve grâce aux yeux du patron. A l’instant, Ah Dougouf qui active ses réseaux pour reprendre ses prérogatives est loin de se douter que ce faisant, le ministre lui sauve la vie pour ainsi dire. Car la suite on la connaît. Le scandale des 400 marchés du Minpostel. L’interpellation des députés. L’émoi de l’opinion. Le limogeage de Mounchipou. Le déshonneur. Le procès. La lourde condamnation. La prison. Ali Dougouf aurait difficilement échappé à la charrette des condamnés s’il était resté aux premières loges. Mais même hors du coup, il...

En savoir plus

Hamadou Vindjedou : Le Dot a bon dos

Son physique massif, sa moustache affinée, son regard magnétique, sa voix de stentor et son goût prononcé pour les discours en ont longtemps fait un sous-préfet puis un préfet qui ne passait jamais inaperçu. Les populations des provinces de l’Ouest, puis du Nord ont goûté aux méthodes de cet administrateur civil principal qui se sert allègrement et alternativement de la carotte et du bâton. Comme autorité administrative, il a toujours ressassé que force doit rester à la loi. Visiblement, le style du chef de terre a séduit sa hiérarchie Puisque Hamadou Vindjedou a dû troquer sa tenue de commandement pour le costume civil à la faveur de sa promotion en Avril 2003 comme directeur de L’organisation du territoire au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Dans un contexte où la constitution du 18 janvier 1996 et ses vastes chantiers de la décentralisation prennent corps. Dans un environnement où le Cameroun recouvre progressivement sa souveraineté sur les territoires occupés par e Nigéria à la faveur du verdict favorable de la Cour internationale de la justice de Haye le 10 octobre 2002 sur l’affaire Bakassi. Le poste de directeur de l‘Organisation du territoire prend forcément un autre relief, une auréole supplémentaire avec son revers de la médaille la densité du travail. Le Dot le confirme d’ailleurs lui-même. Ainsi à des proches qui le pressaient d’être plus présent dans son...

En savoir plus

Youssoufa Daouda : Le plan de Dieu

Des histoires comme celle-là il y en a à remplir des catalogues. Des histoires vraies ou fausses sur des personnalités pressenties pour occuper une haute fonction puis, en fin de compte, coiffée sur le fil par un outsider qu’on n’attendait pas, pour des raisons que seul maîtrise en réalité le chef de l’Etat dans le secret et la solitude de son pouvoir discrétionnaire. On s’en gausse parfois. On s’en apitoie souvent. Mais cela fait partie du jeu. Il y a toujours beaucoup d’appelés mais peu d’élus. Youssoufa Daouda en sait vraisemblablement quelque chose. Lui qui, de sources bien introduites, aurait tenu le bon bout dans la short-list des Premiers ministrables en Septembre 1996 avant que le vent ne tourne. Ce come-back politique retentissant n’a donc pas eu lieu. Sa deuxième vie publique n’a donc pas commencé. Il faut dès lors dépoussiérer les souvenirs pour faire le film d’une première vie aux allures de long métrage passionnant Youssoufa Daouda est né le 29 Septembre 1942 à Garoua Avec une intelligence au-dessus de la moyenne, il négocie sans accros ses études primaires et secondaires à Garoua et à Yaoundé avec au bout du cursus un baccalauréat en sciences expérimentales au Lycée Leclerc en 1962. La même année, il est reçu au concours d’entrée à l’Ecole fédérale supérieure d’Agriculture de Nkolbisson. Quatre années plus tard, ses études sont bouclées en beauté par...

En savoir plus

Antar Gassagay : Une certaine idée de la présidence

La vie du président de l’Union pour la République (Upr) se décline forcément en avant et après octobre 1992. Avant, il était un parfait inconnu sur la scène nationale. Après, sa carrière politique a pris son envol. Tout se joue à la veille de la très incertaine élection présidentielle d’octobre 1992. Antar Gassagay, candidat à la magistrature suprême sous la bannière du Pnp jette l’éponge et appelle ses militants à reporter leurs voix sur le candida président Paul Biya. Le pensionnaire du palais de l’Unité reconduit à l’arrachée n’oublie pas que les suffrages mobilisés par Anta ont également servis. Retour d’ascenseur Antar Gassagay entre au gouvernement comme secrétaire d’Etat à l’Administration territoriale chargé de l’administration pénitentiaire. Style de l’homme, solidarité gouvernementale ou devoir d famille dans la majorité présidentielle? Le n° 2 du Minat joue la carte de la discrétion à l’excès. Il ne profite point de sa position de pouvoir pour faire éclore sa formation politique et l’implanter dans son improbable fief électoral de Mindif. Ce service minimum va se payer cash lors des élections de 1997. Le décompte des voix est sans appel. Les affidés du secrétaire d’Etat n’apportent plus grand-chose dans la cagnotte présidentielle. On n’en a plus besoin. Antar Gassagay va quitter le gouvernement. Il tente alors de rebondir en deux temps. Il transforme d’abord le Pnp en Upr auquel se greffe un appareillage de...

En savoir plus

Ousmane Mey : Le Grand-Nord, c’est lui

Du fond de sa retraite à Kousseri, il attire toujours du monde. Les regards et les égards. Certains de ses admirateurs l’ont statufié, érigé en mythe vivant. On parle de lui comme d’une pierre précieuse dans le trésor des hommes qui ont fait L’Histoire du Cameroun. Ousmane Mey se comporte pourtant comme un citoyen des plus ordinaires qui étudie assidûment le Coran, qui prend tranquillement sa place sans mot dire à la tribune lorsqu’il est convié aux manifestations officielles genre: fête nationale de l’Unité, tournées des autorités administratives. On l’aperçoit aussi de temps en temps noyé dans la nuée de personnalités ressource du Rdpc lorsque le principal parti au pouvoir se déploie dans le Logone et Chari. Il se fait aussi un devoir, toujours drapé dans une gandoura, d’honorer les faire-part aux cérémonies de baptême et de mariage. Tout comme sa silhouette de septuagénaire est souvent visible assise à même la moquette dans divers lieux de deuil. Mais face aux journalistes, le « Vieux » est plus circonspect voire méfiant parce que, nous susurre son entourage, « les hommes de médias dénaturent généralement les déclarations » Nous n’avons donc pu qu’apercevoir et non voir en tête-à-tête l’ancien gouverneur du Nord. Il n’empêche qu’il ouvre à d’autres personnes à longueur de journée les portes de sa modeste demeure et leur partage sa part de mémoire. Tous ces visiteurs d’un soir...

En savoir plus

Adji Abdou laye Haman : Parcours droit avec des lignes courbes

C’est un terrain connu que cet administrateur civil principal a foulé le 24 août 2002 à la faveur de sa nomination comme ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Pour lui le nécessaire « stage d’imprégnation » est forcément moins long que pour certains de ses collègues qui avouaient au départ ne rien connaître de leur département ministériel. En dépit d’une longue césure où Adji Abdoulaye est allé explorer d’autres terres, les souvenirs se bousculent dans sa tête. Les souvenirs de cette fin des années 70 et début de la décennie 80 où son expertise a été éprouvée comme chef service des domaines à Yaoundé, Bafoussam et Douala. S’il fait preuve d’abnégation, il ne peut s’empêcher à un moment d’avoir l’impression de tourner en rond. D’où son euphorie lorsqu’il change d’air à la faveur de sa promotion comme directeur adjoint des Affaires politiques puis directeur des Affaires générales au ministère de l’Administration territoriale. Le haut fonctionnaire qu’il est devenu va faire long feu à ce poste prestigieux rétrogradé à un statut de cadre anonyme, sans fonction. Sa carrière semble alors rentrer dans une nuit sans fin. Le cauchemar va durer des années. Il s’accroche à sa foi en Allah pour ne pas disjoncter jusqu’à ce que sa carrière soit relancée au ministère de la Fonction publique. Adji Abdoulaye Haman goûte à nouveau aux délices de directeur de l’administration centrale. Il...

En savoir plus

Adoum Gargoum : L’Enamarque diplomate

Sans faire des vagues, sans remuer ciel et terre, il apporte sa touche dans le rayonnement de la diplomatie camerounaise dans une partie du globe troublée, depuis les attentats du 11 septembre 2002. Adoum Gargoum fait ainsi son chemin de pionnier. Pour les accros des références historiques, il est le premier membre du gouvernement à la manette au ministère délégué aux Relations extérieures en charge du monde islamique. Il a du même coup été le premier Arabe Choa à accéder à ce niveau de responsabilité. Et si Allah en qui il croit le veut, peut-être sera-t-il encore le premier à ouvrir d’autres portes, d’autres grandes portes du haut de son mètre 80 et de son physique d’athlète d’où se dégage un magnétisme certain. Avant que le destin ne frappe fort dans sa vie, il a eu un cursus scolaire classique. Etudes primaires et secondaires à Kousseri dans son Logone et Chari natal. Son baccalauréat en poche, il saute dans la première occasion en direction de Yaoundé où il s’inscrit à la faculté de droit sur les hauteurs de Ngoa-Ekellé. Et comme la plupart de ses camarades, il considère la fac comme une simple zone de transit sur la route de l’Enam. Son rêve devient réalité. Le voilà donc étudiant à la prestigieuse Ecole, laboratoire de la crème de la haute administration. 1984. Année charnière de la vie politique au...

En savoir plus

Zacharie Perevet : On peut trouver sans chercher

Il a toujours comme un sourire figé à ses lèvres. A l’image d’un destin qui n’en finit pas de lui sourire. Si l’on se décide à donner quelque incidence protocolaire à l’ancienneté en conseil des ministres, il y aurait pas grand monde pour disputer à Zacharie Perevet une place dans la rangée des doyens du gouvernement derrière les « patriarches » du même gouvernement Joseph Owona et Hamadjoda Adjoudji. Avec une présence continue de plus d’une décennie dans les cénacles du pouvoir d’abord comme secrétaire d’Etat puis comme ministre. Ce quadragenaire savoure les délices du pouvoir comme une grâce divine. Tant certains, aux dires de ses proches, lui ont posé des chausse-trappes au point où la veille du réajustement du 24 Août 2002 le Mayo-Tsanaga bruissait de vraies rumeurs, de fausses annonces et de vraies-fausses supputations sur son départ. Et vint le décret présidentiel pour couper court. A ceux qui murmurent, qui disent tout bas que quitter le département ministériel de l’Agriculture pour celui de la Recherche scientifique et technique est une manière de désaveu à défaut de disgrâce présidentiel. Zacharie Perevet répond tout haut que « dans l’absolu, un ministre égal un ministre. » Le fils de l’arrondissement de Koza qui vit cette success story gouvernementale a pourtant connu au départ un parcours ordinaire. Après une scolarité honnête à Mokolo, puis à Maroua, il s’en va à la...

En savoir plus

Tikela Kemone : Petit proviseur devenu grand

Il appartient aujourd’hui à la génération des hommes politiques qui font figure de parrain dans le Mayo-Kani. Né à Kaélé en 1950, s’il a affiché une intelligence largement au-dessus de la moyenne durant sa scolarité, il a mis du temps à tutoyer les sommets. Après l’obtention de son baccalauréat D, il s’en va arpenter les amphithéâtres de l’université de Yaoundé. Ses années de faculté sont couronnées par une licence en biologie. Il s’oriente ensuite vers l’enseignement dans un contexte où nombre de ses «frères » de la région embrassent davantage les filières de haute administration ou de l’armée. Un séjour de deux années à l’Ecole normale supérieure voilà Tikela Kemone professeur de biologie. Commence alors tango qui fait le destin des fonctionnaires : affectations, mutation, nominations. Le jeune « prof » s’en va donc dispenser les sciences naturelles au lycée Leclerc, puis au lycée de Garoua et celui de Bonabéri où il va connaître sa première promotion. Censeur en 1978. En 1982, il retourne au village en grandes pompes, nommé proviseur du lycée de Kaélé. Il pavoise. Au font de lui-même, Tikela Kemone se croit déjà arrivé. Tout au plus le poste de délégué provincial de l’Education traverse-t-il son esprit dans ses rêves les plus fous. Et vint le 06 Avril 1984 et ses conséquences : l’impérative incorporation de nouvelles et jeunes têtes dans l’establishment. La vie de Tikela...

En savoir plus

Amadou Ali, l’énigmatique

S’il avait fallu désigner l‘homme politique de l‘année 2003 dans la province de l‘Extrême-Nord, Amadou Ali, le ministre d’Etat chargé de la Justice, garde des Sceaux aurait sans doute été celui-là. Non seulement en raison de sa gestion efficace du dossier Bakassi, mais aussi et surtout pour avoir été l’un des premiers à avoir clairement et publiquement pris position au sujet de l‘alternance au sommet de l‘Etat. C’était à Maroua, au cours du meeting de clôture d’une tournée parlementaire du député Maroua urbain Alioum Alhadji Hamadou. “Je ne suis pas candidat à la présidence de la République. Je n’ai d’ailleurs pas le profil requis pour être président de ce pays au 21ème siècle car celui-là devra être bilingue et avoir fait des études supérieures, ce que je n’ai pas fait” a-t-il tenu à préciser d’entrée pour tordre le cou à une rumeur largement relayée faisant de lui un éventuel candidat à la magistrature suprême, avant d’ajouter qu’il appelle à la candidature de Paul Biya et que “si par malheur il ne se présentait pas, qu’il se souvienne qu’il a pris ce pouvoir quelque part.” Traduction, le pouvoir doit revenir à un ressortissant du Grand-Nord après le départ de l’actuel titulaire du poste comme le pense d’ailleurs l‘écrasante majorité des populations de cette partie du pays quelle que soit l’ethnie ou la chapelle politique. Une déclaration forte qui a fait...

En savoir plus

Sondage

Lire les journaux

Faire un don

Aidez nous à développer le contenu de votre site en faisant un don
Cliquez ici pour faire un don