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Seyni Katchalla : Tout un programme

A vrai dire, avant son entrée au gouvernement le 24 août 2002, ce fils de Bogo n’était vraiment pas des premiers qui se bousculaient à l’esprit lorsqu’on constituait la première mouture des «hommes qui font l’Extrême-Nord». Non pas que cet énamarque n’affiche pas d’état de services digne d’intérêt. Mais jusque-là, il brillait davantage dans un rôle de technocrate efficace mais très discret. Cet Inspecteur principal du trésor a pourtant occupé des fonctions, où il aurait pu faire parler de lui. Directeur adjoint des affaires générales au ministère de l’Agriculture de 1981 à 1983. Nous sommes dans les dernières années fastes de la commercialisation de nos produits de base notamment le cacao et le café avant la détérioration progressive des termes de l’échange. Une conjoncture qui va faire toucher le fond à une économie tournée vers l’exportation de ces cultures. Mais Seyni Katchala n’est déjà plus là. Il cogite à l’avenir et au devenir de la population scolaire du haut de son bureau de directeur des affaires générales au ministère de l’Education nationale de 1983 à 1989. Puis il change de tableau au bout de six ans, affecté au ministère des Relations extérieures. Sa réserve naturelle l’y disposant sans doute, il trouve rapidement ses marques dans les usages diplomatiques. Dans ce monde vraiment à part, où une simple virgule mal placée peut déclencher une véritable tempête, Seyni Katchalla se glisse...

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Hamadou Sali : Le député débridé

Pour les plus polis c’est un impertinent. Pour les autres c’est un agitateur. Sition un rebelle. Chacun y va de son qualificatif pour coller une étiquette au député de Bogo. C’est que l’honorable Amadou Sali loupe rarement une occasion pour donner de la voix que ce soit à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, au sein des comités de développement et autres Conseils d’administration où il siège, dans le salon Vip de l’aéroport de Maroua-Salak ou dans des cadres plus informels, il aime adopter une posture de voix des sans voix pour toutes sortes de domaines : infrastructures, chômage, emploi, équilibre régional. Quoi de plus normal pour un élu du peuple? Sauf qu’avec un style parfois emprunté, un argumentaire souvent incomplet et des propos pas toujours des plus polis, il irrite certains de ses interlocuteurs. Mais il ne semble pas s’en offusquer. Ce quadragénaire qui a ses entrées chez nombre des hommes et des femmes qui comptent en grande partie en raison de ses atomes crochus avec les servicés de sécurité est arrivé en politique par accident. Tout se noue lors des législatives de mars 1997. Bogo est à la croisée des chemins. Hésite entre deux générations: la vieille garde et les jeunes loups. Les derniers l’emportent et adoubent un Amadou Sali qui se trouve en mission à l’étranger. De si loin, il n’a pas vraiment le temps de peser le...

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Hamadou Moustapha : Minuit pour l’ex Minuh?

Sa biographie officielle au chapitre des études est relativement pauvre comparée à la richesse de sa carrière politique et administrative. On peut lire: né en 1945 à Maroua, il suit ses études primaires à l’école principale de Maroua de 1953 à 1958. Il entre au lycée de Garoua en 1958. En 1962 il passe le concours de l’Enam. Pas une ligne de plus. Son ascension dans les cercles du pouvoir quant à elle commence par un poste de premier adjoint préfectoral à Yagoua, se poursuit avec le titre de chargé de mission à la présidence dès mai 1972. Il va s’asseoir à la table du gouvernement à partir du 30 juin 1975 à la faveur de sa nomination comme vice-ministre des Finances, Il abandonne son costume de jeune second lorsqu’il va prendre ses quartiers au ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat le 8 novembre 1979. Les mutations dans l’appareil de l’Etat à partir de 1982 aboutissent à la mise en réserve de la République d’Hamadou Moustapha parmi d’autres. Il va alors connaître sa traversée du désert, passage commun des hommes politiques. Il ronge son frein pendant une décennie, jusqu’à ce qu’il s’engouffre dans les vannes de l’ouverture démocratique des années 90. Membre fondateur de l’Undp. Du haut de la vice-présidence du parti, il est de ceux qui manoeuvrent pour éjecter Samuel Eboa et offrir sur un plateau en or...

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Kodji Seni : Le dernier des Mohicans

Autant le souligner d’entrée de jeu : ce magistrat municipal est l’unique élu aux couleurs de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) au terme du double scrutin municipal et législatif du 30 juin 2002. Avec une déroute électorale où l’Undp a cédé au Rdpc une par une les municipalités qu’elle contrôlait et le seul siège de député qu’elle détenait, Kodji Seni a déjoué les pronostics en s’adjugeant les clés de la commune rurale de Mogodé dans le Mayo-Tsanaga. Il est vrai que ce remarquable tribun a mené une campagne agressive, pour reconquérir un électorat qui lui avait déjà fait revêtir une autre écharpe tricolore, celle de député de 1992 à 1997. Ce fils du terroir né en 1962 a donc pu renouer avec un mandat électif après avoir refusé d’embarquer dans le train du retour au Rdpc avec armes, bagages, moyens et militants de son parrain Hélé Pierre. A qui, selon des sources concordantes, Kodji Seni doit tout. A commencer par le trésor de guerre qui lui a permis de battre campagne à l’américaine à Mogodé. On voit d’ailleurs mal comment sans piston, ce certifié, ancien gardien de la paix aurait pu devenir cet homme d’affaires aisé qu’il est et surtout rafler mise de directeur du très sollicité campement de Rhumsiki. Le maire de Mogodé qui craint par dessus tout la marginalisation dans un département qui...

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El-Hadj Abba Boukar : Obelix en politique

Ça pourrait bien être une bonne question d’oral au concours d’entrée à l’Ecole de journalisme de Yaoundé: «Qui était la tête de liste Rdpc dans la circonscription électorale du Mayo-Sava lors des législatives du 30 Juin 2002?» Parions que nombre de candidats répondraient : Cavaye Yéguié Djibril, président de l’Assemblée nationale, Ils auraient alors tous faux car la deuxième personnalité de la République était le deuxième nom sur la liste derrière El-Hadj Abba Boukar. Ce n’est pas un détail. Il n’y en en pas en politique. Cela permet déjà de lever un pan de voile sur la stature d’un homme dont on peut dire sans forcer le trait qu’il est tombé dans la politique dans la tendre enfance un peu comme le fameux Obelix de la bande dessinée. 40 ans déjà qu’il enfile l’écharpe tricolore. Celle de conseiller municipal d’abord, ensuite celle de député enfin les deux à la fois en qualité de député-maire. Précédé d’une réputation de tout puissant, de « faiseur de roi », il ne donne pourtant pas à son visiteur l’image d’un ogre. On découvre un affable septuagénaire. Le cheveu blanc et rare. Le geste lent mais sûr. Le regard vague comme s’il était constamment plongé dans de profondes méditations. Bref une allure de vieux sage qui convie ses hôtes à partager un bol de bouillie dans sa modeste demeure. Cette simplicité n’est cependant que...

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Abba Kabbir Kamsouloum : A cheval entre deux eaux

On a finit par croire que cet homme là n’aime pas les médias. Bien sûr, il ne le dit pas. Mais c’est tout comme. Plusieurs fois, il a été convié sur le plateau des émissions phares de CRTV Extrême-Nord. A chaque fois il a donné son accord. A chaque fois aussi il s’est dérobé. Souvent avec un beau prétexte. Parfois sans élégance. Ce n’est pourtant pas des thèmes d’entretien qui font défaut avec ce pharmacien formé au Sénégal, député-maire de Kousseri, questeur à l’Assemblée nationale, président de la Fédération camerounaise de sports équestres (Fécase) et président de l’Association pour la protection de l’environnement et la lutte contre la désertification (Apeld). C’est vrai que le docteur Kamssouloum n’a pas que des raisons de se montrer, Il aussi des raisons de se faire discret pour ne pas prêter plus de flanc à la critique. Car ses contempteurs qui se recrutent même dans sa propre famille politique soutiennent que Kousseri aurait meilleure allure si son premier magistrat ne partageait pas inégalement son temps entre les rives du Logone et les berges du Mfoundi à Yaoundé. Ses administrés n’ont donc guère été surpris de retrouver le sujet dans les colonnes du volume des « Cahiers de Mutations » consacrés «aux mairies sans maires». Attention aux conclusions hâtives de celui qui pourrait y voir un manque total d’intérêt pour la base, car le docteur...

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Dr. Ali Madi : Le printemps de l’agronome

Certains oracles politiques en font une des figures en devenir et de l’avenir de l’Extrême-Nord. En février 2004 à Makary dans le Logone et Chari, ceux qui connaissaient le scientifique émérite ont découvert l’homme politique. C’était à la faveur d’un mi populaire de remerciements au président Paul Biya pour la nomination du docteur Ali Madi au poste de secrétaire général du ministère de l’Environnement et des forêts. Cette promotion l’a fait sortir de sa réserve qui confine à la timidité, l’a propulsé au devant de la scène. Avant ce décret qui a changé sa vie, très peu de gens pouvaient coller un nom au visage de cet homme sorti du milieu de la recherche et de l’enseignement. Mais quand on prend la peine de parcourir le C de cet ingénieur agroéconomiste environnementaliste de 45 ans, on se fait à l’idée que cette ascension n’est pas déméritée. Son parcours force même respect. Après une scolarité sans histoire dans son Makary natal et aux lycées de Kousseri et de Maroua, Ali Madi obtient son baccalauréat en 1981. Ce parchemin en poche, il brave avec succès le concours d’entrée à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (Ensa). De 1982 à 1987, 11 survole la formation en se classant à chaque fois premier de sa promotion. Au bout du cursus, il est ingénieur agronome option économie et vulgarisation. Pour ce boulimique de la connaissance cela...

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Mahamat Abdoul Karim : Le gardien du temple

S’il avait une large délégation de pouvoir, on aurait pu dire qu’il est le véritable maire de la commune rurale de Kousseri. Ce n’est pas tout à fait le cas. Néanmoins, Mahamat Abdoul karim en sa qualité de premier adjoint au magistrat municipal garde les clés de la maison et il est forcément plus visible dans les couloirs de la modeste bâtisse qui abrite la municipalité. Le titulaire de ce mandat électif étant régulièrement entre deux avions. Il ne le proclame pas haut et fort mais c’est un secret de polichinelle que ce quinquagénaire n’est pas très bien dans sa peau d’éternel second à la mairie. De sources concordantes affirment qu’il a été tenté de retourner les conseillers municipaux en sa faveur. Il n’aurait fait marche arrière qu’au prix de certaines concessions du maire. Pour autant la carrière politique d’Adboul Karim n’est pas celle d’un permanent second couteau puisqu’il aura déjà par ailleurs joué la partition de numéro un. Ancien député à l’Assemblée nationale, il est sous les feux de la rampe lors de toutes les grand-messes politiques de Kousseri en sa qualité de président de la section Rdpc de la capitale départementale du Logone et Chari. Il y met d’autant plus du zèle et de la détermination que la politique est devenue pour lui un exercice à plein temps depuis que ce contrôleur des impôts a été admis...

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