Un fait marquant, lorsqu’on débarque à Mengong, la cité, que les élites elles-mêmes n’hésitent pas à appeler ; « grand village animé », est ceinturée par quatre massifs montagneux. Comme la plupart des villes du département de la Mvila d’ailleurs, surtout comme Ebolowa, la capitale régionale, située à une trentaine de kilomètres plus au Sud, quatre massifs montagneux enserrent donc une ville, comme des ouvrages de fortification. C’est ainsi que les natifs d’ici, dans un élan de fierté non-dissimulée, vous montreront le « Nkol-Ebengue », le Nkol’Ondondo », le « Nkol-Ekouk », le « Nkol-Ngobo’o ». et c’est ici, au beau milieu de ce panorama, que se trouve lové, comme un joyau dans un écrin de verdure, Mengong.

On peut d’emblée dire, sans risque de trop se tromper, qu’il ya, à Mengong, tout ce qu’il faut pour rendre la vie agréable. D’abord, une voirie urbaine, avec la traversée de l’axe Yaoundé-Mbalmayo-Ebolowa, qui passe, telle une flèche, du Nord vers le Sud. Au beau milieu, le poste de péage. Mais, aussi l’asphalte des principales rues contribue à rendre la circulation bien plus fluide. Du quartier administratif, où logent les structures abritant la sous-préfecture, le centre médical d’arrondissement, le bureau de poste, la brigade de gendarmerie, le poste phytosanitaire, aux quartiers populaires, en passant par le centre commercial très bouillant et bien achalandé. D’autres quartiers existent. Comme Mengong-lotissement, symbole d’avenir, d’urbanisation moderne, à côté de Mengong-village, avec sa chefferie de 2e degré, créée depuis 1947, au cœur même du groupement Yembong…
Comme les cinq doigts de la main peut-être bien que c’est à partir de ce centre commercial, qu’est née l’expression de « village animé ». En effet, c’est à partir de cet endroit, que l’on découvre le véritable visage de la cité. Mengong-le reposoir, avec cette folle envie des voyageurs à faire une halte. Et l’on raconte que c’est bien une envie séculaire. Car, l’administrateur blanc, qui partait alors d’Ebolowa, chef-lieu de subdivision, a créé « un gîte d’étape », un « point-repos ». Et la donne n’a pas changé, jusqu’à nos jours. Le centre commercial sert donc de gîte, de coin-ressource. Des bars distillant des musiques tonitruantes aux célèbres « tournedos », le visiteur peut reprendre aisément des forces, autour d’une bière bien fraîche et d’un bon plat de gibier. Les plus astucieux trouvent en ce bon vin de palme servi frais, de quoi se sustenter… et si l’on souhaite un repos prolongé, des structures d’hébergement existent.

Par ailleurs, l’image de Mengong s’enrichit d’autres activités. Il est aussi et surtout une terre de commerce, d’une part, et un pôle d’éducation. Le commerce d’abord. On a l’impression que tout se vend ici. Du cacao – et c’est la saison – aux cultures vivrières, en passant par les produits manufacturés de toutes sortes. L’éducation, ensuite. Et l’offre, dans ce domaine, est fortement garantie. Du primaire au secondaire, et même jusqu’à l’enseignement supérieur, avec ce grand séminaire formant les pasteurs de l’Eglise presbytérienne camerounaise orthodoxe, à koungoulou.

Au final, Mengong est une cité paisible qui se présente comme les cinq doigts de la main. Qu’est-ce qui justifie cela ? C’est que Mengong, ville-carrefour, par excellence, permet de prendre cinq destinations : Yaoundé vers le nord, par Ngoulemakong et Mbalmayo ; Ngo’ovos vers l’ouest ; Ebolowa vers le sud ; Sangmélima vers l’Est ; et Mvangan vers le Sud-est. Visiter Mengong, encore appelé « Bulu-Centre », est assimilable à une belle exploration. Et c’est le moins que l’on puisse dire. En guise de conclusion.

Histoire :

La commune de Mengong a été créée en 1959. Elle a été, tout de suite, gérée par le fondateur lui-même ; à savoir : Jean-Mbang. Ensuite, il ya eu des successions : Dieudonné Olé a été nommé troisième maire en 1991, par le chef de l’Etat ; il y a eu Ambella et, de 1996 à 2002, Gilles-Roger Belinga a été porté à la tête de la commune. J’ai assuré son intérim jusqu’en 1997 et, la même année, Rose Minlo, a pris la tête de l’exécutif communal. Et c’est encore moi qui assure son intérim, depuis mars 2010.

Mengong, est un village animé. Ce n’est encore une ville. 49 villages et cinq chefferies de 2e et moyen degré. Il reste à peu près un village à la fin de l’année 2012, qui n’aura pas d’eau et un village qui n’aura pas d’électricité. Trois centres de santé (Ngoulemakong, Melan, Ndougou). Une perception, et maintenant, nous sommes en train de construire une résidence, pour le percepteur.

Dans l’avenir, Mengong sera une grande ville. Puisqu’il y a la route Ebolowa-sangmelima, qui va aboutir à Mengong-Centre, avec un échangeur. Ce projet pousse la commune à faire des titres fonciers, pour que les populations puissent construire dans la ville. Ce sont des réalisations très importantes, que Mengong attend dans les prochains jours.

Les opportunités de développement sont donc réelles, l’avenir est prometteur, en somme. Ce n’est pas une prévision. Nous nous appuyons sur ce que l’Etat a déjà fait autour de la ceinture de Mendong et ce qui va arriver, très bientôt. Ici, nous sommes et serons, à jamais, un carrefour régional.

Y aller :

A partir de yaoundé

Gare routière de Mvan : agences de voyage

Etat de la route : bitumée

Prix : 1500 F CFA

Distance : 132 km

A partir d’Ebolowa

Gare routière de Nko’ovos

Distance : 30 km sur route bitumée

Prix : 500 FCFA

Structures d’hébergement : deux auberges fonctionnelles.

Repères :

Date de création de l’arrondissement : décret du 28 mars 1991

Superficie : 732 km2

Groupes ethniques : bulu et allogènes

Principales activités : agriculture, pêche, élevage, commerce

Cameroon Tribune du mardi 09 octobre 2012