A force d’escalader les montagnes de Mayo-Ouldémé depuis 38 ans qu’il est au Cameroun, Mgr Philippe Stevens a conservé, malgré ses 66 ans, cette silhouette fine et longiligne qui lui est si caractéristique. Né en 1937 à Quaregnon dans la province de Hainaut dans le Sud de la Belgique, Mgr Philippe Stevens est le 7ème d’une famille très chrétienne de neuf enfants. L’une de ses soeurs n’est-elle d’ailleurs pas une Soeur carmélite? Son enfance se déroule donc dans la crainte de Dieu et la fréquentation assidue des cathédrales. C’est donc en toute logique qu’il se retrouve au séminaire à l’université catholique de Louvain. Il obtient à 19 ans, une licence en philosophie. Nous sommes en 1965 et trois ans plus tard, il intègre la congrégation des petits frères de l’Evangile où il apprend entre autres la maçonnerie -de construction.

L’année 1965 marque la date de son arrivée au cameroun. Il met directement le cap sur le Mayo-Ouldémé où officie déjà un certain Baba Simon auprès de qui il s’engage résolument dans la mission de construction des âmes de ces peuples de montagne. Cela lui vaut d’être consacré prêtre en 1980 par Mgr De Bernon alors évêque du diocèse de Maroua – Mokolo qui prépare ainsi sa succession. Asa retraite en 1995, Philippe Stevens lui succède et est par la même occasion consacré évêque par feu MgrAndré Wouking. Ce Belge dont Je destin se confond désormais avec celles des populations du diocèse de Maroua – Mokolo est à la limite ce qu’on pourrait appeler une grande gueule. Il n’hésite pas en effet à ruer sur les brancards lorsqu’il se rend compte que les intérêts de ses ouailles, qui pour la plupart bagarrent avec une indicible pauvreté, sont piétinés. Il est ainsi Mgr Stevens dont Je franc-parler gêne et qui, tel un libre penseur n’élude aucune question, même celle qui, à priori, peut être considérée comme gênante.

Bienvenue a l’extrême-Nord

Radioscopie d’une province et de ses personnalités incontournables

Aimé Robert BIHINA

Eric Benjamin LAMERE