Samuel Minkyo Bamba-René Jam Afane

Lequel des Camerounais n’en a pas les oreilles bourdonnantes : au lever des couleurs, à la cour de l’école, au défilé du 11 février, du 8 mars, du 20 mai ou avant les meetings politiques, il y’a toujours quelqu’un, bon ou mauvais chanteur pour entonner : ô Camerouuuuuun, chant ! Ce qu’il faut retenir à l’origine de l’hymne national camerounais, qui passe pour être l’un des rares hymnes africains à avoir été composé par des nationaux,  c’est qu’il part d’un devoir de classe. En effet, un maître de l’école Normale de Foulassi, localité située à un jet de pierre de Sangmélima, demande à ses élèves, en 1928, de faire un devoir sur le thème : exprimer l’espoir en l’avenir du Cameroun. Alors, Jam Afane réunit les meilleurs textes de ses camarades de classe, les musiciens dont Minkyo Bamba, pour mettre justement en musique, ce poème. Ce qui est fait il va en naître un chant de ralliement qui sera enseigné dans toutes les écoles ; il sera au final, adopté par la première Assemblée législative comme hymne national. Il s’agit  de l’Assemblée 1957/1959. La loi y afférente est promulguée le 05 novembre 1957.

Mais, il faut dire que l’hymne lui est officieusement utilisé depuis 1948. Le titre exact et officiel est bel et bien : ô Cameroun berceau de nos ancêtres, René Jam Afane en est l’auteur du texte, et Samuel Minkyo Bamba l’auteur de la musique. Toutefois, le rôle que jouent les autres camarades que sont Michel Nkomo Nanga et Nyatte Nko’o comme autres musiciens de la même classe est aussi notable. Nous nous souvenons  d’ailleurs qu’à l’occasion d’une émission à la CRTV télé, l’on a vu deux vieillards reprenant en live, ce qui était leur chant de ralliement de l’époque ; ces deux étaient Samuel Minkyo  et Michel Nkomo, les autres mousquetaires étant décédés : Jam Afane et Nyatte Nko’o.

Etre les auteurs de l’hymne national de son pays vaut tous les trésors de la terre, car, rien ne vaut les biens matériels par rapport à cette gloire infinie. Ceci pour rétorquer à ceux qui estiment que ces dignes auteurs soient morts dans la pauvreté. L’histoire ne nous a démontré que cela : Mozart, Beethoven, Socrate, Platon, cheik anta Diop, Senghor, Chaka…, sont éternels par les œuvres de l’esprit et non par leur avoirs. Les voix sont unanimes au Cameroun à penser que, si on faisait soi les paroles de l’hymne national, notamment :

Te servir que ce soit leur seul but

Pour remplir leur devoir toujours,

Et alors, sans l’intervention ni des lois, ni du gendarme, le pays se construirait sans beaucoup de peine.